Le secteur des agrumes au Maroc joue un rôle socio-économique de premier ordre. Il est classé parmi les secteurs les plus importants de l'économie nationale. En effet, la filière agrumicole est un volet très important du Plan Maroc Vert, lequel lui consacre un volume d'investissements considérable depuis son lancement. Il est à savoir que le Royaume produit en moyenne 1,3 million de tonnes d'agrumes chaque année. 530 000 tonnes sont réservées à l'export, ce qui représente un volume de près de 3 milliards de dirhams. Pour permettre à la filière de s'éloigner de l'informel et de profiter pleinement des mesures et investissements du Plan Maroc Vert, l'Association des Conditionneurs d'Agrumes du Maroc a organisé, mardi 2 juillet, en collaboration avec Maroc Citrus, un séminaire sur le thème « L'organisation du marché intérieur des agrumes ». Selon les professionnels du secteur, le Maroc dispose d'un arsenal de stations de conditionnement des plus performantes à l'échelle de la Méditerranée, qui garantissent la traçabilité, la préservation de la qualité gustative, et surtout évitent les pertes de poids par la chaîne de froid, non exploitée pour le marché local. Mais cela ne suffit pas pour exploiter pleinement le potentiel export du Royaume. D'après l'ASCAM, l'Espagne et la Turquie, concurrents directs du Maroc, disposent d'un marché local plus organisé. Cela leur permet d'avoir un avantage compétitif sur le coût du conditionnement à l'exportation, et elles devancent ainsi le Royaume sur le marché européen, dont le volume de consommation d'agrumes par an est parmi les plus élevés au monde. Cette problématique touche directement le consommateur, puisqu'il paye la facture d'une mauvaise organisation, que l'ASCAM estime à 2 Dhs/Kg de pertes. Aujourd'hui, l'ASCAM investit pour une meilleure organisation du marché local afin de rendre le Maroc plus compétitif sur les marchés d'exportation. Il est clair que l'épanouissement de la filière des agrumes au Maroc est gêné par l'inorganisation, liée au déséquilibre entre le volume d'exportation et le volume de consommation locale, mais aussi et surtout au caractère très informel du marché local. Ahmed Darrab, Secrétaire Général de Maroc Citrus, a déclaré lors de son intervention que la consommation intérieure absorbe les 2/3 de la production nationale. Il a également relevé les difficultés que rencontre le marché local, notamment l'importance des tonnages vendus directement avec feuilles et la difficulté de contrôler, la disparité des prix entre les régions en fonction de l'offre, la problématique des marchés de gros, l'opacité des échanges réglés essentiellement en liquide… Ce séminaire était l'occasion pour les professionnels du secteur de trouver des solutions structurelles permettant de maitriser le marché local en coordonnant le processus de contrôle, en veillant à son efficacité et en limitant le nombre d'intervenants. AL - www.lnt.ma