Le processus d'union entre l'Union socialiste des Forces populaires, le parti socialiste et le parti travailliste n'est dirigé contre personne, a indiqué Driss Lachgar, premier secrétaire de l'USFP à la MAP. La fusion de l'Union socialiste des forces populaires, du Parti travailliste (PT) et du Parti socialiste (PS) sera concrétisée cet été. Le PT et le PS devront tenir leurs congrès extraordinaires pour dissoudre leurs instances. Le Parti travailliste a déjà eu l'aval de son conseil national. Il tiendra sa messe avant le mois de ramadan. Quant au Parti socialiste, il réunira son « Parlement » le 16 juin pour préparer le congrès extraordinaire prévu avant la fin de ce mois. Pour Abdelkrim Benatiq, la surprise a été au rendez-vous. En effet, il n'imaginait pas que les militants de son parti allaient être unanimes autour de l'initiative de fusion. La conjoncture actuelle impose, selon lui, de revenir au bercail pour renforcer l'USFP qui a « une nouvelle direction ouverte sur les autres partis politiques ». Lors du forum de la MAP, tenu hier à Rabat, le secrétaire général du PT a estimé que depuis le dernier congrès du parti de la rose, le message véhiculé par Driss Lachguer a été on ne peut plus clair : « Il a appelé à l'union. Nous avons tenu des rencontres marathoniennes durant lesquelles, Driss Lachguer était très patient et à l'écoute », a-t-il relevé. Pour sa part, le premier secrétaire de l'USFP a exprimé son optimisme quant à la réussite du processus de fusion. Une initiative basée, selon lui, sur les recommandations du congrès usfpéiste. C'est pour cette raison qu'elle n'a pas été discutée au sein des instances décisionnelles du parti. Un secrétariat tripartite vient d'être chargé de gérer la phase préparatoire. Jusque-là, aucune discussion n'a eu lieu sur la place que devront occuper les dirigeants des partis dissouts au sein des instances dirigeantes de l'USFP. « C'est un détail. Notre premier objectif est de réussir la fusion », a relevé Benatiq qui se dit prêt à se contenter du poste de secrétaire régional. La fusion des trois formations politiques n'est qu'un premier pas dans la concrétisation du rêve d'édification d'un grand pôle de gauche. Mais l'USFP parviendra-t-il à atteindre ses objectifs ? Il existe, en effet, une autre initiative visant la création d'une fédération de gauche menée par le Parti socialiste unifié (PSU), le Parti de l'avant-garde socialiste (PADS) et le Congrès national ittihadi (CNI). Ces formations ne semblent pas être prêtes, pour le moment, à se rapprocher de l'USFP en raison des divergences de leurs points de vue. Lachguer ne l'entend pas de cette oreille. Il signale que si ces partis ne veulent pas faire un pas vers l'USFP, celle-ci est prête à intégrer leur fédération. « Sur le terrain, le lien est très fort entre l'USFP et le CNI ainsi que le PADS. Ce qui nous unit est plus que ce qui nous divise », a-t-il tenu à préciser. Quid du Parti du progrès et du socialisme, l'un des alliés de l'USFP au sein de la Koutla ? Le rapprochement avec les camarades de Nabil Benabdellah en cette conjoncture politique est écarté par les Ittihadis. Le premier secrétaire du parti de la rose estime que le PPS a fait le choix de travailler dans un cadre conservateur et par conséquent, la coordination avec les partis socialistes en ce moment parait être insensée. Lachguer préfère plutôt le parti de la balance dont « les positions sont similaires à celles de l'USFP. Mais pour des raisons déontologiques, ce rapprochement n'a pas eu lieu en cette conjoncture. » www.lematin.ma