Les leaders de l'USFP, du parti socialiste et du parti travailliste ont organisé une conférence de presse aujourd'hui pour annoncer la prochaine fusion de leurs formations, une étape selon eux vers la création d'un «grand parti de gauche». «L'objectif est de créer une force politique de gauche très forte. Ce qui va être réalisé, dans une première étape, à travers la réunification des forces ittihadies», explique Moulay Ahmed Iraqi, secrétaire général adjoint du PS, cité par l'agence MAP. La décision de fusion doit maintenant être validée par le comité national de chacun des trois partis. Avant les dernières élections de novembre 2011, le parti travailliste et le parti socialiste avaient pourtant tous deux rejoint le «G8», alliance menée par les partis «de l'administration», notamment le PAM et le RNI, qui sont aujourd'hui dans l'opposition aux côtés de l'USFP. Le parti de la rose, dirigé par Driss Lachgar, dispose aujourd'hui de 39 sièges à la chambre des Représentants, le parti travailliste en a 4 tandis que le parti socialiste n'en n'a aucun. Lors de la conférence de presse d'aujourd'hui, Driss Lachgar a proposé d'ouvrir ce nouveau pôle en constitution "à d'autres composantes de gauche", faisant sans doute référence au PPS qui participe actuellement au gouvernement. Le nouvel ensemble cherchera-t-il aussi à se tourner vers la gauche et l'extrême-gauche marocaine (PSU, CNI, PADS, Annajh) ? «La création d'un grand parti de gauche nécessite d'abord la reconfiguration du champ politique marocain. Il ne s'agit pas seulement de faire une association mathématique pour s'opposer à un gouvernement qui n'a de toute façon pas de pouvoirs. Il faudrait des partis indépendants des hautes sphères et une monarchie parlementaire au sens international du terme, avec une véritable séparation des pouvoirs», commente la secrétaire générale du PSU, Nabila Mounib, interrogée par Lakome. «Une initiative pour rassembler la gauche doit être saluée positivement, mais de quelle gauche parle-t-on ?", ajoute-t-elle. "Il faut redéfinir un projet politique, trouver des modèles innovants comme en Amérique du sud ; dans le monde entier la gauche s'est métamorphosée. Au-delà des effets d'annonce, on veut voir des rapprochements sur de vraies bases".