Les composantes du Rassemblement démocratique de la gauche viennent de tenir une réunion au haut sommet pour discuter de la situation en Tunisie, la conjoncture du champ politique national à la veille des prochaines élections. Les bureaux politiques de quatre partis formant le Rassemblement de la gauche démocratique (RGD), ont tenu, le 22 janvier à Casablanca, une réunion conjointe pour débattre de la redynamisation du RGD. La rencontre visait aussi à prendre position en faveur de la Révolution de Jasmin en Tunisie et la désignation des membres d'une délégation pour faire le voyage à Tunis. Les états-majors de la gauche radicale ont attiré l'attention sur la régression politique du pays et la domination de l'Etat sur le champ politique. Il en va de même dans ce qu'ils ont appelé l'affaiblissement par l'Etat des partis à caractère militant. Le RGD a aussi dénoncé la politique de durcissement contre les libertés publiques. Concernant les événements de Tunisie, le RGD a qualifié le changement de pouvoir de levier qui concerne toute la région du Maghreb. A cet effet, le RGD a appelé à redynamiser le rassemblement de la gauche démocratique en s'ouvrant sur tous les militants de la gauche et les démocrates, afin de créer un pôle de gauche démocratique capable de s'opposer à la régression et de favoriser l'option démocratique. Dans le même élan, le 27 janvier le RGD organisera à Casablanca un meeting politique réunissant des dynamiques de la gauche et de la société civile pour appeler à la refonte de la gauche au Maroc. Le RGD a décidé aussi d'envoyer une délégation à Tunis pour soutenir les démocrates tunisiens et le choix démocratique populaire. Une gauche désunie Le RDG avait été constitué en 2004 par le Congrès national ittihadi (CNI), le Parti de l'avant-garde démocratique socialiste (PADS), Fidélité à la démocratie, Annahj Addimocrati (La Voie démocratique) et la Gauche socialiste unifiée (GSU) qui deviendra après une fusion avec Fidélité à la démocratie, le Parti socialiste unifié (PSU) en 2005. Quelques mois avant la campagne électorale de septembre 2007, trois partis de la gauche radicale (le PSU, le PADS et le CNI), avaient annoncé la création d'une union, conformément à la loi des partis politiques. Ils avaient annoncé aussi leur intention de soumettre des listes communes pour les élections du 7 septembre. L'idée a émergé lors de la bataille menée dans le cadre de la coalition contre l'exclusion électorale la même année. A l'époque, l'initiative aspirait à construire un grand parti de gauche, qui pourra être dans le futur le grand pôle socialiste. L'ouverture sur d'autres composantes de la gauche n'était pas exclue dans le futur, mais pour les élections de 2007, le PSU, le CNI et le PADS avaient déjà pris la décision de la candidature commune. Le Parti socialiste d'Abdelmjid Bouzoubaâ a été exclu de l'union, tout comme le Parti travailliste de Benatiq. Une drôle de décision car ces partis allaient grignoter quelques voix au pôle de gauche. Pour le Parti socialiste, c'est un veto de Noubir Amaoui qui l'avait exclu de l'union. Quant à Benatiq, il n'avait pas formulé le souhait de rejoindre celle-ci. La suite on la connaît, les résultats de toutes ces composantes de la gauche ont été décevants. 5 sièges pour l'union PSU, PADS et CNI, 2 sièges pour le PS et 5 pour le Parti travailliste. Pis encore, les députés de la gauche unifiée ont immigré vers d'autres partis comme l'Istiqlal ou l'USFP.