Le secteur agricole marocain est un espace de développement et moteur de l'évolution. En effet d'après le recensement général de la population et de l'habitat de 1994, ce secteur emploie directement 40% de la population active totale, et avec une contribution de 19% au PIB en 1994, généralement cette contribution varie entre 15 et 20% selon la conjoncture. Les sécheresses qui caractérisent le climat méditerranéen marocain affectent sérieusement la production puisque seulement 10% de la surface agricole totale utilisée bénéficie de l'irrigation, chose due à la rareté des ressources en eau. Aussi le secteur souffre-t-il de problèmes caractérisés de structurels, dont notamment les structures foncières en vigueur au Maroc : le morcellement excessif des propriétés (plus de 2/3 des exploitants agricoles disposent de moins de 5 ha), ainsi que la multitude des statuts fonciers, sans pour autant oublier que c'est un secteur caractérisé de sous-financement du fait que seule la CNCA est principale et seule pourvoyeur de fonds. Cette dernière, avec les défaillances de sa gestion en matière d'incohérence et de non maîtrise de la distribution prêtée, s'est montrée incapable d'aider au développement du secteur. En plus des contraintes intérieures, l'agriculture marocaine se retrouve face à l'ouverture de son économie impulsée par le dynamique de la mondialisation, mais la question qu'on se pose est : est-il possible pour ce secteur d'assurer sa survie ? En signant les accords du GATT et d'association avec l'UE, le Maroc a commencé à faire le deuil du volet protectionnisme de son agriculture, la production marocaine qui a toujours évolué dans un environnement non compétitif, sera de plus en plus confrontée dans les années à venir aux multiples impératifs imposés par l'institution de zone de libre échange et des accords de l'organisation mondiale de commerce (OMC). Cette véritable situation du secteur agricole marocain doit faire objet d'une profonde réflexion, avant la signature de tout accord de libre échange. En somme, le système productif national agricole est appelé à subir les conséquences de cette ouverture, dont notamment le comportement des consommateurs qui va être de moins en moins sensible à la préférence nationale.