La Grande Bretagne s'approche à grands pas d'une sortie de l'Union européenne sans accord, a estimé mardi 2 avril, le négociateur de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier. L'Europe commence déjà à mettre fin aux avantages fiscaux des entreprises britanniques. « Un Brexit sans accord n'a jamais été mon souhait mais il devient chaque jour plus probable », a déclaré Michel Barnier lors d'une conférence organisée par le think tank EPC, à Bruxelles. Le négociateur européen a par ailleurs ajouté que « L'UE des 27 (sans le Royaume-Uni) est maintenant prête » à cette éventualité. Lors de son intervention, Michel Barnier a aussi mis un point d'honneur à réitérer la position européenne selon laquelle la seule manière ordonnée de quitter l'Union Européenne se fera par la biais de l'accord négocié entre Theresa May et Bruxelles. Une façon de répondre aux députés britanniques qui tentaient de s'accorder -en vain- la veille sur d'autres scénarios de sortie après leur rejet par trois fois de plan de sortie de la cheffe de gouvernement. « Nous avons essayé de faire en sorte que le Royaume-Uni puisse quitter l'UE le 29 mars, comme le Royaume-Uni l'avait prévu… Si le Royaume-Uni veut toujours quitter l'UE d'une manière ordonnée, cet accord, ce traité, est et sera le seul », a-t-il dit en ce sens. Début d'une rupture Le négociateur en chef de l'Union européenne a ainsi précisé que la Grande Bretagne avait devant elle seulement deux scénarios. « Si le parlement britannique ne vote pas en faveur de l'accord de retrait dans les prochains jours, il ne restera plus que deux options: partir sans accord ou demander une prorogation plus longue de la période de l'article 50. Ce serait la responsabilité du gouvernement britannique de choisir entre ces deux options », a-t-il prévenu. Le choix d'une prorogation de la période de sortie, aujourd'hui fixée au 12 avril (la période initiale était fixée au 29 mars, ndlr), devrait cependant être négociée avec l'Union européenne, avec l'accord des chefs d'Etats membres de l'union, seulement, « une telle extension comporterait des risques importants pour l'UE, d'où la nécessité d'une justification solide », a expliqué Michel Barnier. Signe du début d'une rupture entre la Commission européenne et le Royaume-Uni, l'institution européenne a demandé, mardi, à récupérer les arriérés d'impôts de certaines multinationales, sans les nommer, qui ont bénéficié, d'avantages fiscaux indus sur son territoire.