Les leaders européens se retrouvent de nouveau ce mercredi 17 octobre 2018 à Bruxelles pour un sommet européen de deux jours, qui se veut « un moment de vérité » pour faire avancer les négociations en vue d'un départ ordonné des Britanniques de l'Union européenne en 2019, toujours dans l'impasse en raison de désaccords notamment sur la question irlandaise. A la veille du sommet, le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier, a estimé qu'il faudrait « plus de temps » pour parvenir à un accord global et atteindre « un progrès décisif » en vue de finaliser la négociation sur un « retrait ordonné » du Royaume-Uni de l'UE. « Le retrait doit être ordonné pour tout le monde et sur tous les sujets, y compris l'Irlande », avait-il souligné à Luxembourg avant de rencontrer les 27 ministres des Affaires européennes pour préparer les discussions consacrées au Brexit lors du sommet européen des 17 et 18 octobre à Bruxelles. Et d'ajouter que « nous n'y sommes pas encore » mais un accord pourrait être trouvé « dans les prochaines semaines ». Alors que les négociations continuent de buter sur les mesures à prendre pour éviter le déploiement d'une frontière physique entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande après le Brexit, le président du Conseil européen, Donald Tusk, avait mis en garde lundi que le scénario d'un Brexit sans accord est « plus probable que jamais ». « Nous devons préparer l'UE à un scénario de -no deal- qui est plus probable que jamais », avait-il indiqué dans sa lettre d'invitation à l'adresse des 28 dirigeants de l'UE qui prendront part au sommet européen. Le président du conseil européen avait déjà souligné à l'issue de la réunion informelle des leaders européens tenue en septembre à Salzbourg que le sommet européen en octobre sera « crucial » pour sceller un accord de retrait et établir une déclaration conjointe sur le cadre de la future relation entre Londres et Bruxelles, notamment sur le plan économique. En cas d'échec des discussions, un sommet extraordinaire pourrait être convoqué, selon lui, en novembre afin de « finaliser et formaliser l'accord ». Du côté britannique, la Première ministre, Theresa May, a convoqué mardi les membres de son gouvernement pour un conseil de guerre sur le Brexit pour préparer le sommet européen dans la perspective d'éviter une rupture sans accord, qui serait préjudiciable aussi bien pour la Grande-Bretagne que pour l'UE. Les Vingt-Sept comptent sur les « propositions concrètes » de Theresa May, qui s'exprimera devant eux ce mercredi soir. « Pour qu'une percée ait lieu, en plus de la bonne volonté, il faut des faits nouveaux », a indiqué à la veille du sommet le président du Conseil européen qui compte demander à la Première ministre britannique « si elle a des propositions concrètes pour pouvoir sortir de l'impasse », en particulier sur la question irlandaise. A moins de six mois de la date fatidique, le 29 mars, le temps presse pour que les deux parties finalisent un accord sur le départ britannique de l'UE, mais le manque d'avancées concrètes dans les négociations fait planer le spectre d'un « no deal », redouté par les Britanniques comme par les Européens. Dimanche, les dernières tractations avant le sommet s'étaient soldées par un échec, le négociateur en chef de l'UE Michel Barnier ayant affirmé que « certaines questions clés » restaient « en suspens », en particulier celle du sort de la frontière entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord après le Brexit. Mais si les deux parties conviennent qu'un accord de divorce est encore possible, cela ne les empêche pas de se préparer sérieusement au pire scénario, celui du no-deal.