Le Brexit est sur toutes les lèvres depuis ces dernières semaines et, la menace de la sortie de la Grande Bretagne, sans accord, de l'Union européenne n'a jamais été aussi fort probable. Mais d'autres options existent… Alors que la Grande Bretagne aurait déjà dû acter sa sortie de l'Europe le 29 mars dernier, Londres est toujours plongée dans une immense tourmente à quelques jours de la nouvelle date butoir de sortie fixée au 12 avril. La cheffe du gouvernement Theresa May n'est pas arrivée à faire passer son accord conclut avec Bruxelles à trois reprises, même en ayant mis sa démission sur la balance. Désavouée dans son propre camp, la leader des conservateurs encaisse les démissions répétées au sein de son gouvernement et n'arrive plus à fédérer autour d'elle. La dernière claque en date, remonte à une semaine lorsque la Chambre des communes a repris le contrôle sur l'agenda du Brexit. Le pouvoir entre les mains des députés Contacté par Hespress FR, Thomas Reilly, l'ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc, voit la reprise du contrôle du côté des députés comme «un moment exceptionnel dans l'histoire politique britannique (...) Normalement c'est le gouvernement qui fait les propositions de lois», a-t-il dit. Dès le début de cette semaine, les députés ont lancé leur deuxième vote concernant les propositions alternatives au plan de sortie de Theresa May. Comme le premier vote, celui-ci n'aura fait émerger aucune proposition ayant rencontré une adoption générale. Thomas Reilly, Ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc Seulement, «deux de ces propositions ont été rejetées par très peu de votes, l'une par trois votes et l'autre par douze votes, donc l'écart entre les deux positions est réduit», estime l'ambassadeur qui n'a pas exclut que ces deux propositions (la proposition d'envisager une union douanière avec l'UE post Brexit, et l'option d'un nouveau referendum, ndlr) puissent faire l'objet d'un nouveau vote. «L'union européenne est paralysée comme nous par le Brexit», déclare l'ambassadeur qui dit comprendre l'irritation des Européens face à ce «problème» qui incombe finalement au Royaume-Uni. Mardi, Michel Barnier, le négociateur en chef de l'Union Européenne pour le Brexit a déclaré que Londres n'avait devant elle que deux choix si l'accord négocié avec Bruxelles n'était pas entériné: «partir sans accord ou demander une prorogation plus longue de la période de l'article 50. Ce serait la responsabilité du gouvernement britannique de choisir entre ces deux options», a fait remarquer Michel Barnier, notant qu'«une telle extension comporterait des risques importants pour l'UE, d'où la nécessité d'une justification solide». Une position que semblent partager le président français Emmanuel Macron, Donald Tusk, le président du Conseil européen et Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne. Ce dernier, a rejeté la seconde demande de report émise par Theresa May. Cependant, il a donné jusqu'au 12 avril pour approuver l'accord sur le Brexit à la Chambre basse, pour prétendre à une sortie le 22 mai. Des propositions « crédibles » Pour Thomas Reilly, «la sortie sans accord ne convient à personne cela va endommager le Royaume uni mais cela va aussi causer des problèmes à l'Union Européenne et l'Irlande». D'autre part, Theresa May refuse un soft Brexit qui inclurait l'une des options «crédibles» mises sur la table actuellement, à savoir l'adhésion de la Grande Bretagne à une union douanière avec l'Europe, le marché unique (Common Market 2.0) ou encore un deuxième référendum où les britanniques voteront pour le «remain» ou le «leave», avec cette fois, des options claires dans le cas d'un vote pour la sortie. Car, en 2016 lorsque le premier référendum avait eu lieu, les Britanniques ne savaient pas dans quelles conditions le Brexit allait se faire. La cheffe du gouvernement britannique estime que les deux premières options ne permettront pas à Londres d'avoir la politique commerciale autonome qu'elle souhaite. Cependant, la possibilité de terminer l'épisode du Brexit avec l'une de ces options est plus probable que la sortie dans le cadre de l'accord qu'elle a négocié avec Bruxelles. Selon l'ambassadeur britannique, ces trois possibles solutions (marché unique, union douanière, référendum, ndlr) permettraient un possible prolongement de l'article 50 (du Traité de Lisbonne, qui détaille les modalités de sortie d'un pays membre de l'UE, ndlr). Toutefois, notre interlocuteur note que dans le cas où le gouvernement britannique refuse les propositions «cela provoquerait une crise constitutionnelle et à ce moment-là, la seule solution serait une élection anticipée. Mais, dans les faits cela «aboutirait à la même situation actuelle, il n'y aura pas de différence», a-t-il déclaré. A l'heure actuelle, la seule solution qui s'offre à Theresa May est de composer avec le parti rival, les travaillistes, et son plus grand détracteur Jeremy Corbyn pour tenter de trouver une solution au Brexit.