Le Maroc fait face à une cyberattaque d'une ampleur sans précédent ayant visé deux institutions majeures : le ministère de l'Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l'Emploi et des Compétences (MIEPEEC), ainsi que la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). A cet effet, Abdellah Bouanou, président du groupe parlementaire de la Justice et du Développement (PJD), a interpellé le ministre de tutelle. D'après des informations relayées par des médias marocains, l'origine de cette offensive numérique : un groupe de hackers algériens connu sous le nom de Jabaroot DZ, qui revendique l'opération sur la messagerie Telegram, en réponse à une attaque présumée de hackers marocains contre le compte Twitter de l'agence de presse algérienne APS. Face à la gravité de l'incident, Abdellah Bouanou, président du groupe parlementaire de la Justice et du Développement (PJD), a interpellé le ministre de tutelle dans une interrogation écrite. Il a exprimé sa vive inquiétude quant aux répercussions de cette attaque sur la sécurité des données et la souveraineté numérique du Royaume. Selon les informations diffusées par Jabaroot DZ, les hackers ont réussi à exfiltrer environ 500.000 enregistrements à partir des bases de données de la CNSS, dont 54.000 fichiers PDF contenant des informations sensibles. Ces documents incluraient des attestations de salaires, des listes de salariés, ainsi que des données détaillées concernant des entreprises publiques et privées marocaines. Le groupe a également publié, mercredi 9 avril, un fichier de 75 Mo qu'il présente comme étant des fiches de paie du ministère de l'Inclusion économique, récidivant ainsi moins de 24 heures après la première fuite. Dans une réaction médiatique, le ministère dirigé par Younes Sekkouri a confirmé l'attaque contre son site institutionnel, tout en relativisant son impact. Le département assure que « toutes les informations publiées sur le site sont publiques et accessibles à tous » et affirme qu'« aucune base de données à caractère professionnel ou personnel n'a été compromise ». Soucieux des répercussions de cette attaque, Bouanou a mis en garde contre les risques systémiques que de telles attaques font peser sur la cybersécurité des administrations publiques et sur la confiance des citoyens dans les services en ligne de l'État. « Il est impératif de connaître les circonstances exactes de cette attaque, d'en évaluer les dégâts réels et de prendre les mesures nécessaires pour éviter qu'un tel incident ne se reproduise », a-t-il martelé.