Alors que la crise diplomatique empreinte de tensions empoisonne les relations entre la France et l'Algérie, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, fait preuve d'un optimisme curieux en affirmant qu'Emmanuel Macron est « l'unique point de repère » pour résoudre les différends. Cette déclaration a instantanément suscité des sourires et des interrogations parmi les observateurs, qui y voient une tentative d'apaisement de la part d'Alger, malgré l'absence manifeste d'un signe amical de la part de Paris. On pourrait dire qu'Abdelmadjid « Tebboune le sage » se retrouve dans une position délicate où il se « doit » de céder face à un Elysée inflexible. Lors d'un entretien retransmis par la télévision algérienne, Tebboune a fièrement dit : « Je garde comme unique point de repère le président Macron« , plaidant pour un retour à la tranquillité dans les relations. « Il y a eu un moment d'incompréhension, mais il reste le président français et tous les problèmes doivent se régler avec lui ou avec les représentants qu'il délègue« , a précisé le président algérien qui semble chercher une issue de secours au milieu de la tempête qu'il a provoquée. Pour Tebboune, le contentieux actuel aurait été « créé de toutes pièces« , mais il se veut rassurant en affirmant qu'il est désormais « entre de bonnes mains« , au sens figuré, bien entendu, référant au ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, « en qui il a toute confiance« . Rappelons que le ministère des Affaires étrangères algérien a diffusé, depuis le début de la crise, une série de communiqués, dénonçant le fait que l'Algérie est victime d'une cabale de l' »extrême droite française revancharde et haineuse« . Dans le contexte du Sahara, Tebboune a affirmé que l'amitié entre la France et le Maroc « ne dérange pas du tout » l'Algérie, une phrase qui, pour les connaisseurs, pourrait presque passer pour une blague. Si elle rejette néanmoins les visites récentes d'éminents représentants français dans la région, arguant qu'elles enfreignent la légalité internationale, il semble que l'Algérie tentera de montrer qu'elle est capable de manier la diplomatie avec une touche de résolution, tout en évitant de se retrouver en mode « solo ». Après tout, cette tentative d'apaisement n'est pas la première du genre. On se souvient encore des efforts du régime du duo suicidaire Tebboune-Chengriha pour calmer la situation avec l'Espagne, lorsque sa rancune envers Madrid, suite à la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara, a fusé de tous les côtés. Comme une épouse jalouse, l'Algérie a alors dénoncé le rapprochement de Madrid avec Rabat, suspendant sans ménagement les liens établis avec nos voisins du Nord. L'Espagne, quant à elle, n'a pas cédé aux caprices de la junte, poursuivant la consolidation de ses relations avec le Maroc, laissant l'Algérie finir par se montrer docile sans caresses. L'enjeu reste de savoir si l'Algérie a réellement appris de ses erreurs. Le soutien à la souveraineté marocaine sur le Sahara n'est ni un sujet de négociation ni une question à traiter avec légèreté. L'Algérie semble désormais face à un choix incontournable : continuer à s'enfermer dans ses rancœurs ou ouvrir la porte à des dialogues constructifs. Avec une diaspora algérienne significative en France, d'un côté, et le poids stratégique de Paris au sein de l'Union européenne, de l'autre, l'isolement n'est pas une option à envisager. Reste à voir si le ton, devenu plus conciliant, pourra réellement apaiser les tensions.