Des élus, à travers des demandes officielles, interpellent les présidents des collectivités sur le remboursement de « généreuses » indemnités de déplacement, d'hébergement et de carburant. Cette situation a entraîné une réaction rapide de la Direction des Finances des Collectivités Locales, relevant de la Direction Générale des Collectivités Territoriales (DGCT), qui a mobilisé ses équipes pour examiner cette question sensible. Selon des sources bien informées, le ministère de l'Intérieur a pris des mesures pour auditer les comptes et les budgets de certaines collectivités, en étroite collaboration avec l'Inspection Générale de l'Administration Territoriale. Ce processus se base sur des rapports d'inspection menés dans plusieurs collectivités des régions de Casablanca-Settat et Marrakech-Safi. Ces audits visent à faire la lumière sur l'utilisation des indemnités et à assurer une transparence nécessaire dans la gestion des fonds publics. De plus, le nombre croissant d'ordres de paiement, émis par les présidents de collectivités, a été rejeté par les bénéficiaires finaux, incitant ainsi les percepteurs à alerter les services centraux de l'Intérieur. Ces derniers ont reçu des copies de correspondances demandant la restitution des montants indus, en expliquant que ces indemnités ne correspondaient pas à la nature des fonctions électorales des élus concernés. Les enquêtes en cours mettent également en lumière un lien entre le refus de ces indemnités, qualifiées de « non dues », et des rivalités électorales entre différents groupes politiques au sein des conseils municipaux. En outre, les investigations ont permis d'examiner de manière approfondie les listes des bénéficiaires d'indemnités et de quantifier les montants octroyés pour des missions de déplacement, d'hébergement et de carburant. Des comités d'inspection centrale, récemment déployés, ont cherché à déterminer la légitimité de ces dépenses, révélant davantage de pratiques jugées discutables. Ces pratiques incluent des demandes de retrait de délégations, la destitution de présidences de commissions, et des sollicitations de remboursement d'indemnités dans les conseils municipaux. Dans une volonté de redresser la situation, le ministère de l'Intérieur a engagé les services locaux à assister les ordonnateurs dans l'élaboration de leur budget, en utilisant le système GID. Les gouverneurs et les préfets ont la responsabilité de superviser cette opération et de dresser un état des lieux des collectivités ayant respecté ou non cette procédure, imposée avant la fin d'octobre dernier. Ce système vise également à renforcer le suivi des programmes de développement régional, en collaboration avec la Banque mondiale et la trésorerie. Des rapports d'inspection dénoncent également des situations où des vice-présidents de collectivités et des conseillers ont perçu des indemnités pour des « missions fictives », ce qui a conduit à l'implication de percepteurs dans la libération de sommes conséquentes, malgré l'absence de justificatifs légitimes. Les indemnités en question concernent majoritairement des frais de déplacement, le suivi de chantiers, et la participation à des événements. Dans ce contexte, les services centraux du ministère de l'Intérieur ont clairement indiqué qu'il était impératif de renforcer le contrôle sur les dépenses et d'intervenir contre tout acte suspect, afin de préserver l'intégrité des fonds publics et d'éviter leur exploitation à des fins politiques ou électorales.