Le Maroc se positionne comme l'un des pays les plus compétitifs dans le domaine des énergies renouvelables, a affirmé la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, dans deux interventions distinctes à Munich, lors de la 61e Conférence de Munich sur la sécurité (MSC-2025) et dans une interview accordée à « Bloomberg TV« . Lors de son intervention dans le cadre de la table ronde sur les énergies propres à la MSC-2025, Benali a mis en avant la position stratégique du Maroc en tant que corridor énergétique reliant l'Afrique, l'Europe et le bassin atlantique. « Grâce à nos relations solides avec l'Europe, nous avons pu avancer malgré les tensions et démontrer la force et l'importance des partenariats« , a-t-elle déclaré, en référence aux défis énergétiques mondiaux exacerbés par la crise de 2022 liée au conflit russo-ukrainien. Elle a souligné la nécessité, pour le Maroc, de sécuriser des contrats à long terme pour l'hydrogène vert et l'électricité afin de structurer un écosystème énergétique stable et durable. Dans ce cadre, la ministre a détaillé le concept de corridor OTC (Originate, Transit, Certify), une approche qui garantit que la production, le transit et la certification de l'énergie renouvelable respectent des critères de durabilité, incluant non seulement les aspects environnementaux mais aussi sociaux et économiques. Dans son interview avec « Bloomberg TV« , Benali a insisté sur la compétitivité croissante du Maroc sur le marché mondial des énergies renouvelables. « Nous assistons à une reconfiguration des chaînes de valeur où les acteurs les plus compétitifs émergent. Je suis convaincue que le Maroc fait partie des pays hautement compétitifs, capables de s'imposer sur ce marché« , a-t-elle affirmé lors de l'émission « Horizons Middle East and Africa » du média américain. Elle a également rappelé l'expérience du Maroc dans le domaine, avec plus de 15 ans de développement des énergies renouvelables et plus de 30 ans d'attraction des investissements privés, ce qui a permis de moderniser les infrastructures énergétiques et d'accélérer la transition vers un mix énergétique durable. Grâce à ces efforts, le Maroc a dépassé son objectif initial de 42% de capacité installée en énergies renouvelables et vise désormais 52% d'ici 2030, a-t-elle précisé. La ministre a mis en avant l'importance des investissements massifs réalisés pour optimiser les coûts énergétiques et renforcer la compétitivité du Royaume. « Les investissements annuels dans le secteur ont été triplés et ceux dédiés aux réseaux électriques multipliés par cinq« , a-t-elle révélé, insistant sur l'objectif stratégique de réduction des coûts de l'énergie grâce aux économies d'échelle. Concernant l'hydrogène vert, Benali a souligné que le Maroc adopte une approche progressive avec un cadre réglementaire incitatif et des infrastructures adaptées, attirant ainsi l'intérêt de plusieurs consortiums internationaux. « Notre ambition est de faire du Maroc un acteur clé du marché mondial de l'hydrogène vert, en assurant une production compétitive et durable« , a-t-elle affirmé. Enfin, la ministre a rappelé l'engagement du Royaume en faveur de l'électrification du continent africain. « Avec un taux d'électrification de 99,8%, le Maroc est bien positionné pour contribuer à l'accès à l'énergie en Afrique, où 600 millions de personnes en sont encore privées« , a-t-elle précisé lors de la table ronde de la MSC-2025. La MSC-2025, plateforme de haut niveau réunissant responsables politiques, experts et chefs d'État, met cette année l'accent sur les défis globaux en matière de sécurité, notamment la gouvernance mondiale, la résilience démocratique et la sécurité climatique. Les discussions incluent également les crises énergétiques et la transition vers un avenir énergétique durable, un domaine dans lequel le Maroc entend jouer un rôle majeur.