Il y a des événements qu'on aimerait pouvoir effacer de sa mémoire, et celui organisé à la Harvard Law School sur le Sahara occidental en fait sans doute partie pour Mouloud Said, représentant du Polisario à Washington. Pensant tenir une tribune en or pour dérouler l'habituel discours sur l'« autodétermination », le représentant des séparatistes a rapidement déchanté. Face à lui, des étudiants marocains, bien préparés, ont livré une démonstration magistrale, transformant ce qui devait être un plaidoyer en faveur du Polisario en une correction académique mémorable. Un scénario qui tourne au fiasco Tout avait pourtant bien commencé pour les acolytes Said Mouloud et Bill Fletcher. L'affiche annonçait des intervenants engagés, des références aux grands principes du droit international, et même une mise en scène subtile pour faire croire que le polisario n'avait pas d'opposition dans la salle. Seulement voilà : c'était sans compter sur la présence de jeunes étudiants marocains bien décidés à ne pas laisser passer les approximations, contre-vérités et autres récits tronqués qui fleurissent habituellement dans ce genre de réunions. Dès les premières interventions, le ton est donné. Un étudiant marocain lève la main, prend la parole et pose une question simple, mais fatale : « Pouvez-vous nous citer une seule résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui évoque l'indépendance comme solution ? » Un grand silence s'installe. Les regards se croisent. Said Mouloud tente une réponse vague, il bafouille, il cherche une échappatoire. Trop tard, le piège s'est refermé. Les étudiants marocains enchaînent les uppercuts Emportés par leur élan, les étudiants marocains se relaient pour démonter un à un les arguments éculés du Polisario. On parle de la proposition marocaine d'autonomie, qualifiée de « solution la plus crédible » par la communauté internationale. On rappelle les multiples revers diplomatiques du Polisario, qui accumule les pertes de soutien un peu partout dans le monde. On évoque aussi la situation tragique des camps de Tindouf et l'absence totale de droits humains les plus élémentaires. À chaque intervention, le malaise s'installe un peu plus parmi les panelistes. On essaye de faire diversion, de recentrer le débat sur « les droits de l'homme » – sauf que là encore, les étudiants marocains ont des faits, des arguments solides. La soirée tourne au désastre pour ceux qui espéraient faire de Harvard une nouvelle scène de propagande anti-marocaine. Un impact quasi nul, mais une humiliation bien réelle Si certains espéraient que cet événement marquerait un tournant dans le débat sur le Sahara occidental aux États-Unis, ils ont été bien mal avisés. Non seulement l'argumentaire du Polisario a été mis en pièces, mais en plus, la crédibilité des intervenants a pris un sérieux coup. Un étudiant marocain résume avec humour la situation : « Franchement, à ce stade, ils auraient mieux fait de rester chez eux. On a tellement déconstruit leurs arguments qu'ils vont devoir les rafistoler avec du ruban adhésif et des trombones. » Dans le fond, cet épisode confirme une réalité incontournable : le narratif du Polisario ne résiste plus à une confrontation sérieuse avec le droit international et les faits historiques. La gifle reçue à Harvard en est la parfaite illustration.