A quelques semaines de l'examen par les membres du conseil de sécurité de la question du Sahara occidental, Aminatou Haidar devrait se rendre au Congrès américain. Cette dernière est invitée à livrer son témoignage sur ce dossier. Une victoire pour le lobby pro-Polisario aux Etats-Unis, et notamment le Centre Robert Kennedy. Aminatou Haidar est la véritable chef de la diplomatie du Polisario. La semaine dernière elle était au siège du parlement européen pour défendre le droit à l'autodétermination. Sur cette lancée, elle devrait se rendre au congrès américains le lundi 24 mars. Elle est invitée par les commissions des Affaires étrangères et des Droits de l'Homme relevant du Congrès américain, indique un média proche du Front. Ce sera pour elle une occasion de présenter son témoignage sur la situation qui prévaut actuellement au Sahara occidental devant les élus des partis démocrate et républicain. Un privilège que même Mohamed Abdelaziz n'a pas eu à l'occasion de ses différentes visites aux Etats-Unis, une autre preuve que la carte des droits de l'homme peut ouvrir bien des portes habituellement fermées. Le Polisario a ses relais au Congrès Cette invitation montre clairement que le Polisario a, désormais, ses relais au sein de l'institution législative américaine. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'un cadre du Polisario met les pieds au Congrès. En février dernier, Mouloud Said, un membre de la direction du Front au rang de «ministre» chargé de l'Asie, avait eu aussi le droit de pénétrer le parlement américain. Aminatou Haidar profitera sans aucun doute de cette tribune pour plaider en faveur de l'instauration d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental, et ce, en demandant à élargir les prérogatives du mandat de la Minurso. Une revendication qui interviendra à presque un mois de la présentation d'un nouveau rapport du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, sur le Sahara. Celle-ci devrait être suivie par l'adoption d'une résolution du conseil de sécurité sur le même sujet. Un revers pour le lobby marocain aux Etats-Unis Indéniablement, cette percée au Congrès est une victoire à mettre à l'actif de la présidente du Centre Robert Kennedy pour la Justice et les Droits de l'Homme, Kerry Kennedy. Celle-ci s'est fortement mobilisée, ces derniers mois, pour soutenir le Polisario. Elle était même présente à Paris lors de la présentation du film de l'acteur espagnol, Javier Bardem sur le conflit au Sahara, au parlement européen. Et aujourd'hui elle obtient cette consécration au Congrès. En revanche, le témoignage de la présidente Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l'Homme (CODESA) devant deux des plus importantes commissions du Congrès s'avère être un véritable échec pour les défenseurs de la cause marocaine aux Etats-Unis. Cet événement suscite même bien des interrogations sur la qualité du travail fourni par le lobby pro-marocain.