Le Maroc est en proie à une épidémie de rougeole sans précédent, connue localement sous le nom de « Bouhamroun« . Cette maladie, qui semblait presque éradiquée il y a quelques années, refait surface avec une intensité alarmante, causant la mort de plus de 120 personnes, dont un tiers sont des enfants. Ce bilan tragique met en lumière la gravité de la crise sanitaire actuelle, tandis que le silence du ministère de la Santé et de la Protection sociale suscite une vive inquiétude. Des experts de la santé n'hésitent pas à qualifier la situation de symptôme d'un système de santé profondément en crise. Ils pointent notamment une chute inquiétante des taux de vaccination contre la rougeole : ceux-ci, autrefois supérieurs à 95 %, sont tombés à environ 60 % dans certaines régions du pays. Ce recul dramatique s'explique par plusieurs facteurs, notamment un manque de sensibilisation et des défaillances dans la mise en œuvre des campagnes de vaccination. Dans ce contexte, de nombreuses voix médicales et associatives tirent la sonnette d'alarme. Elles dénoncent l'absence de plans anticipatifs et d'une communication proactive de la part des autorités sanitaires, estimant que cette gestion lacunaire met en péril la vie de milliers de citoyens. Ces acteurs appellent à des réformes urgentes pour pallier des défaillances structurelles qui, selon eux, aggravent la crise actuelle. Alors que l'épidémie s'intensifie, les critiques à l'égard du ministère de la Santé et de la Protection sociale se multiplient. Le ministre, Amine Tahraoui, est resté silencieux face à cette crise, sa dernière intervention publique remontant à plus de trois semaines, lors d'une session parlementaire. Hier, son absence à la conférence de presse hebdomadaire du porte-parole du gouvernement a été vivement remarquée. Interrogé sur cette situation, le porte-parole de l'Exécutif, Mustapha Baitas, s'est contenté de réponses évasives, refusant de fournir des chiffres précis ou des explications détaillées sur la gestion de l'épidémie. Cette opacité alimente un climat de mécontentement croissant, tant parmi les professionnels de la santé que dans l'opinion publique. La rédaction de Hespress a tenté d'obtenir des éclaircissements auprès du ministère de la Santé et de la Protection sociale. Malgré plusieurs tentatives, nos questions sont restées sans réponse.