Un groupe de Marocains actuellement au Myanmar refusent de retourner dans le pays en raison des accusations portées contre eux par les familles des jeunes hommes retenus là-bas par des groupes armés, a appris Hespress. Six personnes résidant dans des camps au Myanmar ont décidé de ne pas rentrer au Maroc, étant impliquées dans des activités liées au « trafic » de personnes vers cette région, ont précisé les sources de Hespress. Elles ont également indiqué que les individus en question auraient attiré des compatriotes dans les camps au Myanmar moyennant des commissions, les plaçant ainsi dans la catégorie des « trafiquants d'êtres humains« . C'est cette situation qui motive leur refus de retourner au Maroc. Hespress a eu des contacts avec deux de ces personnes, dont l'une a fait part de décision de ne pas revenir, par crainte d'une enquête judiciaire ouverte par le parquet de Casablanca. Quant à l'autre individu, il est prévu qu'il rentre au Maroc prochainement, bien qu'il soit suspecté d'implication dans ces activités. Par ailleurs, le collectif des familles des détenus au Myanmar a révélé que 18 jeunes victimes avaient été délivrées et étaient actuellement à Bangkok, en Thaïlande, en attente des procédures d'immigration avant leur retour au Maroc. Karim Safir, coordinateur des familles, a précisé à Hespress que parmi ces jeunes figure un citoyen yéménite, tous ayant franchi la frontière du Myanmar et attendant les démarches administratives avant leur rapatriement. L'intervenant a également noté qu'un des individus rentrant au Maroc est suspecté d'être impliqué dans l'organisation du déplacement des Marocains vers le Myanmar, tandis qu'un autre accusé a décidé de ne pas revenir, selon ses propres déclarations. L'objectif principal des familles est de ramener leurs enfants dans des conditions dignes, laissant les procédures judiciaires sous la responsabilité des autorités compétentes, a-t-il dit. Il convient de rappeler que douze ressortissants marocains, dont une jeune femme, ont retrouvé la liberté après avoir été pris en otage par des groupes armés au Myanmar. Vendredi 5 juillet, les médias thaïlandais ont rapporté que grâce à l'intervention conjointe de l'Armée royale thaïlandaise (RTA), de l'ambassade du Maroc à Bangkok et de plusieurs organisations non gouvernementales (ONG), ils ont pu être rapatriés en Thaïlande. Retenus depuis un moment déjà dans des centres d'appels à Myawaddy, les douze marocains ont pu traverser la frontière thaïlandaise via le poste de Tak. Ils avaient été attirés par de fausses offres d'emploi dans des casinos avant d'être pris en otage et forcés de travailler pour des gangs locaux.