Six Marocains, enlevés en Thaïlande et forcés de travailler dans un centre d'appels frauduleux au Myanmar, ont été libérés le mardi 2 juin, après avoir payé une rançon d'environ 10 000 USD (99 616 DH). Les autorités thaïlandaises les aident désormais à retourner au Maroc. Six ressortissants marocains enlevés par un gang de fraudeurs de centres d'appels au Myanmar ont été secourus grâce à l'intervention des autorités thaïlandaises, après que leurs familles aient versé environ 10 000 USD de rançon, rapportent les médias thaïlandais. Ce ne sont pas les premières victimes à avoir réussi à rentrer chez elles après avoir payé une rançon au gang. Attirés initialement par des offres d'emplois bien rémunérés dans le secteur du commerce électronique en Thaïlande, ils ont été transférés dans des zones contrôlées par des rebelles birmans, où ils ont été contraints de travailler dans des centres d'appels dédiés à la cybercriminalité. Peu de temps après leur arrivée en Thaïlande en février, les ressortissants marocains ont été transportés dans un village du district de Myawaddy (Myanmar), où ils ont été retenus captifs et soumis à des tortures. Les six victimes marocaines ont été libérées le mardi 2 juillet après avoir payé la rançon, a ajouté la même source, indiquant qu'il n'est pas clair si ce montant a été payé collectivement ou individuellement. Au départ, ces victimes avaient payé 7 000 USD au gang mais n'avaient pas obtenu leur libération promise. Avec le soutien de l'organisation thaïlandaise Exodus Road, spécialisée dans la lutte contre la traite des êtres humains, ainsi que des autorités thaïlandaises, ils ont réussi à obtenir leur liberté en réglant la somme de 10 000 USD. Les victimes marocaines ont ensuite été transférées par des agents du Bureau de l'immigration dans la province de Tak, au nord de la Thaïlande, où elles attendent actuellement leur retour au Maroc. Elles seraient sous la garde du Bureau de développement social et de sécurité humaine jusqu'à ce que leurs voyages de retour soient organisés. D'autres victimes marocaines restent sous l'emprise du gang, en attendant de l'aide. Outre les ressortissants marocains, des victimes d'autres pays comme le Sri Lanka, le Kenya, le Nigeria, l'Ouganda, l'Inde et les Philippines espèrent également être secourus. D'autres captifs marocains attendent leur libération Plus tôt dans la semaine, l'organisation Exodus Road a sollicité l'intervention de Srettha Thavisin, Premier ministre de Thaïlande, pour obtenir la libération de 21 ressortissants marocains, détenus par le même gang de fraudeurs. Cette démarche a été entreprise après qu'une demande officielle d'assistance a été adressée le 17 mai par l'ambassade du Maroc à Bangkok à plusieurs agences thaïlandaises, dont le ministère des Affaires étrangères, l'armée royale thaïlandaise, le département des enquêtes spéciales et l'ambassade de Birmanie à Bangkok. Selon la fondation, le siège du gang de fraude en Birmanie demande des rançons allant de 6 000 à 7 000 USD. Ceux qui ne parviennent pas à s'acquitter de cette somme sont contraints de participer à des opérations de fraude dans les centres d'appels et peuvent être transférés vers d'autres réseaux criminels. En juin, le gang a également libéré deux autres Marocains après le paiement d'une rançon de 6 000 USD, comme l'a rapporté Exodus Road. Ce même mois, les médias marocains ont fait état de la libération de trois autres ressortissants marocains, qui auraient versé l'équivalent de 100 000 dirhams chacun pour retrouver leur liberté. Les deux Marocains récemment libérés ont expliqué à Exodus Road qu'ils avaient été attirés par la Thaïlande grâce à des offres d'emplois dans le secteur du commerce électronique, avec des promesses de salaires compris entre 1 000 et 2 000 USD. Après avoir quitté le Maroc fin février en compagnie de cinq autres compatriotes, ils ont atterri à Bangkok avant de se rendre dans le district de Mae Sot, dans la province de Tak. C'est là qu'ils ont été pris en charge par une camionnette et transférés en Birmanie, où ils ont été contraints de participer aux activités frauduleuses du gang, dirigé par des individus d'origine chinoise, selon les témoignages des survivants. Pour venir en aide aux victimes, Exodus Road a sollicité l'aide de l'Armée démocratique bouddhiste Karen (DKBA), qui a mené une enquête permettant d'identifier chaque captif marocain. Rappelons qu'en mai, l'ambassadeur du Maroc en Thaïlande avait affirmé que l'ambassade prenait toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des citoyens marocains enlevés et prévenir toute forme de représailles.