L'activité économique au Sahara s'est invitée à la Chambre des Communes britannique après une question posée par un député travailliste. Dans sa réponse, le gouvernement britannique a donné sa lecture de la situation, en ce sens qu'il ne considère pas l'activité commerciale comme « illégale ». L'Algérie et ses relais du mouvement du polisario viennent d'encaisser une autre déconvenue, cette fois en Grande Bretagne. Le gouvernement dirigé par Rishie Sunak, a répondu à une question écrite du député travailliste, Lloyd Russell-Moyle, qui demandait si le gouvernement britannique allait « soutenir la création d'un Conseil des Nations Unies pour les ressources naturelles au Sahara ». La réponse du gouvernement britannique a été claire et en phase avec une position déjà exprimée par la justice britannique. La Grande-Bretagne estime que les échanges commerciaux avec le Maroc incluant le Sahara sont tout à fait légaux. « Nous ne considérons pas l'activité commerciale comme illégale au Sahara occidental, à condition qu'elle respecte les intérêts du peuple sahraoui », a répondu le sous-secrétaire d'Etat au ministère des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement, David Rutley, ajoutant que le Royaume-Uni continuait de soutenir les efforts menés par l'ONU et le travail de Staffan de Mistura en tant qu'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU au Sahara. Dans la même réponse, l'exécutif britannique a assuré continuer d'encourager « un engagement constructif dans le processus politique et de suivre les progrès » réalisés dans le dossier. La position britannique indique donc qu'elle soutient la légitimité marocaine et l'intégrité territoriale du pays en considérant le Sahara comme territoire marocain au niveau commercial, tout en appuyant le « processus politique », toujours en phase avec la position marocaine et celle de l'ONU. Cette réponse britannique rappelle une décision de justice datant de mai 2023, à travers laquelle la Cour d'appel de Londres avait rejeté une demande d'annulation de l'accord d'association entre le Maroc et le Royaume-Uni de 2019 qui considère les produits issus du Sahara marocain comme n'importe quel autre produit issus du royaume. Les relais du polisario, à travers l'ONG Western Sahara Resources Watch, avaient sans doute voulu obtenir une victoire, dans le sillage de l'affaire similaire, en cours, au niveau de la justice européenne, sauf que la décision britannique a donné raison au Maroc et à sa souveraineté. De nombreux élus britanniques commencent à hausser le ton face à cette situation en réclamant de leur gouvernement et de leur pays de franchir le pas de la reconnaissance de la marocanité du Sahara comme l'ont fait les Etats-Unis. Les députés britanniques estiment ainsi que le Royaume-Uni ne fait plus partie de l'Union européenne et donc a une totale indépendance vis-à-vis de ses décisions politiques qui peuvent se prendre de façon souveraine. « Nous devons offrir notre plein soutien au Maroc et reconnaître sa souveraineté sur le Sahara », avait déclaré en janvier le député conservateur, Liam Fox, après avoir adressé une lettre au ministre des Affaires étrangères lui expliquant les raisons de la nécessité de reconnaitre le Sahara marocain, soulignant qu'au-delà des opportunités économiques que cela offre et l'amélioration des relations bilatérales, « c'est un élément important pour la stabilité et la sécurité de la région ». Même son de cloche chez Daniel Hannan, membre de la Chambre des Lords, qui a appelé à reconnaître «la pleine souveraineté» du Maroc sur son Sahara et à raffermir les relations commerciales entre les deux pays. Avant eux, Robert Kimbell, leader du parti Time, et Stuart Polak, membre de la chambre des Lords, avaient également appelé à une reconnaissance franche de la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Pour rappel, le Royaume-Uni a exprimé sa reconnaissance aux efforts sérieux du Maroc pour faire avancer le processus vers une résolution de la question du Sahara, une position qui a été exprimée dans la Déclaration Conjointe adoptée à l'issue de la 4è session du Dialogue Stratégique entre le Royaume du Maroc et le Royaume-Uni en mai 2023.