Le gouvernement a répondu à la campagne d'agressions de marchandises marocaines en Europe. Mustapha Baitas, porte parole de l'exécutif, a annoncé jeudi, en conférence de presse suivant le Conseil de gouvernement, que le Maroc a réagi par voie diplomatique pour résoudre ce problème. « Les canaux diplomatiques ont été actionnés pour protéger les produits marocains », a affirmé le porte parole du gouvernement en réponse à une question sur la réaction du Royaume face à la campagne d'agressions des camions chargés de produits marocains dans des pays l'Europe, notamment l'Espagne. Lundi, Maroc avait officiellement réagi aux attaques subies par camions marocains à travers le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita qui a mis en garde contre des « raccourcis dangereux ». Il faisait allusion aux campagnes d'agriculteurs, de politiciens nationalistes, relayés par les médias de certains pays européens sans vérifier les chiffres et qui laissent croire que l'Europe serait inondée de produits marocains et qu'ils feraient de la concurrence déloyale aux produits locaux. « On nous présente l'Union européenne comme une sorte de passoire où tout rentre sans problème, or, on a négocié des quotas, des normes phytosanitaires, et l'Union européenne a été très tatillonne dans les conditions », avait il déclaré. Le chef de la diplomatie a souligné que le Royaume et l'Union européenne étaient liés par un accord de libre échange qui a été dûment négocié par les deux, et particulièrement par l'UE, notant « le libre-échange ne peut pas être à la carte ». Il a rappelé des chiffres importants pour ceux qui se dressent aujourd'hui contre les exportations marocaines de fruits et légumes en Europe s'estimant lésés, en affirmant que la balance commerciale entre le Maroc et l'Union européenne était à l'avantage de l'UE et qu'elle a fait un excédent de 10 milliards d'euros. « Si l'on parle uniquement de l'agriculture, l'Union européenne fait un excédent avec le Maroc de près de 600 millions d'euros et c'est l'Union européenne qui exporte le plus de produits agricoles vers le Maroc (céréales et autres). Et donc aujourd'hui mettre la pression sur les produits du sud n'est pas juste », a-t-il déclaré aux côtés de son homologue français Stéphane Séjourné.