Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a souligné la nécessité de réformer les méthodes de travail du Conseil des droits de l'homme afin qu'elles n'obéissent pas à des agendas et qu'elles consacrent les principes d'universalité comme cela a été initialement prévu lors de sa création. Intervenant depuis Génève, il a annoncé les grandes lignes de la présidence marocaine du Conseil des droits de l'homme et a indiqué qu'elle adhérera aux mêmes principes et valeurs qui définissent la diplomatie marocaine. Le Royaume du Maroc travaillera lors de sa présidence annuelle 2024 du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, pour lancer un groupe d'initiatives, dont le premier est l'appel à la tenue d'une session extraordinaire du Conseil sur un sujet consensuel choisi en consultation avec toutes les parties, a déclaré le ministre dans son allocution. Bourita a également révélé, lors de son discours à la quatrième réunion devant les membres du Conseil en sa 55ème session, une initiative du Maroc pour accueillir une retraite pour le Conseil des droits de l'homme afin d'évaluer son efficacité et élaborer des recommandations pratiques, pour revoir ses méthodes de travail attendues en 2026. La femme sera également au coeur des priorités de la présidence marocaine, puisque le Maroc compte lancer une initiative avec un groupe de partenaires, concernant le travail diplomatique des femmes surtout concernant les droits de l'homme, a-t-il annoncé. « L'élection du Royaume du Maroc pour la première fois de son histoire », constitue « une reconnaissance internationale de l'engagement ferme du Maroc, conformément aux hautes directives du Roi Mohammed VI, à faire progresser les droits de l'homme aux niveaux national, régional et international », a également déclaré le ministre, affirmant que grâce à la vision royale clairvoyante, le Maroc a réalisé d'importants progrès dans la promotion des droits de l'homme à travers la mise en œuvre de projets et d'initiatives novateurs ». Le ministre s'est également attardé sur l'expérience marocaine en matière de justice transitionnelle, à travers l'Instance Équité et Réconciliation, dont le Maroc commémore cette année le 20ème anniversaire et « qui est considérée comme un modèle à suivre au niveau international ». Bourita a par ailleurs évoqué les pourparlers engagés pour amender le code de la famille, soulignant qu'il s'agit d'une étape importante dans le processus de consolidation des valeurs constitutionnelles fondamentales au Maroc, qui permettent une autonomisation pleine des femmes, d'établir l'égalité et garantir les droits des enfants et les intérêts de la famille. Il a évoqué l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), le modèle de développement des régions du sud ainsi que la généralisation de la protection sociale qui constituent tous des initiatives royales plaçant le citoyen marocain au cœur des orientations des programmes de développement durable. Sur la base des acquis du pays en matière de droits de l'homme, et conformément à ses obligations internationales, la présidence marocaine du Conseil des droits de l'homme adhérera aux mêmes principes et valeurs qui définissent la diplomatie marocaine, sous les instructions du Roi Mohammed VI, a par ailleurs indiqué le chef de la diplomatie. Ces valeurs de la diplomatie marocaine sont la crédibilité dans la performance, le dynamisme dans le travail, l'innovation dans les méthodes et la recherche d'accords constructifs pour atteindre de nobles objectifs, a-t-il fait observer. Le ministre a poursuivi en parlant de la tenue de la 55ème session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU dans un contexte international complexe qui pose des défis difficiles, dont la manifestation la plus importante est la forte polarisation qui sape les fondements du consensus mondial, et la poursuite des violations des droits de l'homme dans de nombreuses régions du monde. Il a souligné à cet égard, entre autres, les droits économiques et sociaux, le statut des immigrés, la hausse du discours de haine, du rejet de l'autre. Après 18 ans de la création de ce Conseil, et malgré les réalisations remarquables, il est confronté à des défis qui entravent sa progression, a-t-il reconnu. Nasser Bourita a expliqué qu'aujourd'hui le Conseil est témoin d'une tentative d'exploiter certaines questions et de les détourner de leurs objectifs afin de servir des agendas qui n'ont rien à voir avec droits de l'homme, notant à titre d'exemple qu'il n'existe que deux sessions extraordinaires à caractère thématique, alors que 34 sessions extraordinaires sont consacrées aux cas de droits de l'homme dans des pays ou régions spécifiques, représentant un taux de 95% des séances spéciales, alors même que l'institution devrait examiner les questions liées aux droits de l'Homme selon des principes d'universalité et de non-sélectivité.