Le secrétaire général du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a mis en garde contre les conséquences d'une victoire d'Israël dans le conflit à Gaza, soulignant que cela représenterait une menace pour l'ensemble des pays et peuples de la région. Dans un discours mardi, Hassan Nasrallah a souligné que « la puissance israélienne constitue une menace pour la région, tandis qu'un Israël faible, acculé et craintif est moins dangereux et moins préjudiciable pour les pays et peuples de la région« . Le Hezbollah, a-t-il ajouté, continuera de combattre Israël jusqu'à ce que son « agression » contre la bande de Gaza, commencée le 7 octobre dernier, cesse. « 130 jours d'échec israélien à atteindre ses objectifs à Gaza, et 129 jours de soutien (à Gaza) dans le sud (libanais), au Yémen, en Syrie, en Irak et en Iran, et ces fronts se poursuivent alors que la guerre contre Gaza continue« , a avancé le chef du Hezbollah. La détermination de Nasrallah à maintenir les combats semble être une réponse implicite aux informations faisant état d'une proposition française visant à mettre fin aux bombardements mutuels entre le Hezbollah et Israël, sans lien avec la situation à Gaza. En signe de « solidarité avec Gaza« , le Hezbollah et les groupes palestiniens au Liban échangent des tirs de manière intermittente avec l'armée israélienne depuis le 8 octobre dernier, provoquant la mort de 190 membres du Hezbollah ainsi que d'environ 30 civils, dont 3 journalistes, tandis qu'Israël a annoncé la mort de neuf soldats et six civils. Jusqu'à mardi, la guerre israélienne contre Gaza a fait « 28.473 martyrs et 68.146 blessés, la plupart d'entre eux des enfants et des femmes« , en plus de milliers de disparus sous les décombres, selon les autorités palestiniennes. Israël est pour la première fois jugé devant la Cour pénale internationale pour crimes de « génocide » contre les Palestiniens. En ce qui concerne la situation au Liban, Nasrallah a mis en garde contre tout conflit sectaire, soulignant qu'il servirait les intérêts d'Israël. « Les habitants des villages frontaliers (libanais) ont subi de lourdes pertes en vies humaines et en biens en raison des attaques israéliennes... Les maisons détruites dans le sud seront reconstruites et meilleures qu'auparavant« , a-t-il déclaré. Saluant l'impact des échanges de tirs avec Israël, Nasrallah a considéré que « l'entité sioniste tient mille comptes au Liban en raison de la résistance, et le monde envoie des délégations en raison du front sud« . « Les visites des émissaires occidentaux au Liban n'ont qu'un seul objectif, celui de protéger Israël et de ramener les colons dans le nord (d'Israël)« , a-t-il soutenu, notant que « l'expérience d'aujourd'hui a confirmé l'équilibre dissuasif et a prouvé que le Liban possède une force dissuasive« . Nasrallah a, de même, averti que « si l'ennemi mettait en œuvre ses menaces contre nous (par une guerre ouverte), il devrait comprendre que les 100.000 (colons) qui ont quitté le nord n'y retourneront pas... Toutes les possibilités sont ouvertes, et nous nous battons dans le sud tout en gardant un œil sur Gaza« . Selon lui, « le front dans le sud du Liban est un front de pression, de soutien et de participation à la défaite et à l'affaiblissement de l'ennemi israélien jusqu'à ce qu'il soit convaincu de devoir arrêter son agression contre Gaza« . Dans ce sens, Nasrallah a appelé le gouvernement libanais à « imposer des conditions supplémentaires à la résolution 1701 et non pas seulement à son application« , considérant que « le Liban est dans une position forte et proactive et peut imposer des conditions« . Le 11 août 2006, rappelle-t-on, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté cette résolution appelant à un arrêt complet des hostilités entre le Hezbollah et Israël, et appelant à la création d'une zone entre la « ligne bleue » (la frontière entre le Liban et Israël) et le fleuve Litani au sud du Liban, vide de tout combattant et équipement militaire, à l'exception de ceux appartenant à l'armée libanaise et à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL).