L'armée israélienne a annoncé avoir intercepté une roquette tirée depuis le Liban jeudi, après des violences dans la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem où la police israélienne est intervenue pour déloger des fidèles palestiniens, suscitant des mises en garde sur d'éventuelles représailles dans la région. Israël a peu après bombardé le sud du Liban, a annoncé l'agence officielle libanaise ANI, sans faire état de victime. Selon l'ANI, l'artillerie israélienne a tiré « plusieurs obus depuis ses positions à la frontière » sur les abords de deux villages du sud du Liban, après le lancement de « plusieurs roquettes de type Katioucha » sur Israël. « Une roquette a été tirée du Liban vers le territoire israélien et a été interceptée avec succès », avait déclaré plus tôt l'armée israélienne dans un communiqué. Des sirènes d'alerte ont retenti dans la ville de Shlomi et à Moshav Betzet, dans le nord d'Israël, a ajouté l'armée, en laissant entendre que d'autres roquettes avaient pu être tirées. Ce tir n'a pas été revendiqué jusqu'ici. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, « est informé en continu de l'évolution de la situation et doit mener une évaluation avec les responsables des agences de sécurité », a déclaré son bureau. Selon les services de secours, un homme a été légèrement blessé par un éclat et une femme a été blessée en courant pour se mettre à l'abri. Plus tôt jeudi, le mouvement islamiste armé pro-iranien du Liban, le Hezbollah, avait averti qu'il soutiendrait « toutes les mesures » que les groupes palestiniens pourraient prendre contre Israël après les affrontements qui ont secoué la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l'islam. « Solidarité » avec les Palestiniens « Le Hezbollah dénonce avec force l'assaut mené par les forces d'occupation israéliennes contre l'esplanade de la mosquée Al-Aqsa et ses agressions contre les fidèles », a déclaré le Hezbollah dans un communiqué. « Le Hezbollah proclame son entière solidarité avec le peuple palestinien et les mouvements de résistance (à Israël, ndlr), et s'engage à les soutenir dans toutes les mesures qu'ils prendront pour protéger les fidèles et la mosquée Al-Aqsa et pour dissuader l'ennemi de poursuivre ses agressions », a-t-il ajouté. Le Hezbollah, bête noire d'Israël et qui contrôle de fait le sud du Liban, entretient de bonnes relations avec le mouvement palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza, et avec le Jihad islamique palestinien. Son secrétaire général, Hassan Nasrallah, a reçu en mars des responsables des deux formations. Deux roquettes ont été tirées mercredi soir depuis la bande de Gaza vers le territoire israélien, après des tirs similaires la nuit précédente auxquels Israël avait répliqué avec des frappes, sur fond de violences dans la mosquée Al-Aqsa. Le dernier tir de roquette du Liban vers Israël remonte à avril 2022. Israël et le Liban restent techniquement en état de guerre après différents conflits et leur frontière est contrôlée par la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), déployée dans le sud du Liban. En 2006, la dernière grande confrontation entre Israël et le Hezbollah avait fait plus de 1.200 morts côté libanais, en majorité des civils, et 160 côté israélien, pour la plupart des militaires. Le mouvement chiite, considéré comme une « organisation terroriste » par de nombreux pays occidentaux, est la seule faction libanaise à avoir conservé son armement depuis la fin de la guerre civile (1975-1990).