Après l'échec de la conférence de Rome qu'elle perçoit comme un feu vert, Israël a intensifié son offensive. L'aviation et l'artillerie de l'Etat hébreu ont pilonné Tyr, la plus importante ville du sud Liban. Conforté dans sa stratégie par l'échec de la conférence de Rome qu'il perçoit comme une carte blanche pour poursuivre son agression contre le Liban, l'Etat hébreu a intensifié jeudi son offensive meurtrière. Au moins neuf civils, dont un Nigérian et un gendarme libanais, ont été tués dans de nouveaux bombardements, portant à 417 tués, dont 348 civils, le nombre de personnes qui ont péri au seizième jour de l'attaque israélienne, déclenchée le 12 juillet. L'aviation et l'artillerie israélienne ont pilonné Tyr, la plus importante ville du sud Liban. C'est la première fois qu'elle est ainsi la cible d'un bombardement de cette ampleur. Un immeuble de 7 étages a été soufflé par les bombes. L'immeuble, dit-on, était inhabité. Des drones israéliens ont continué à survoler la ville plusieurs heures durant. Les habitants ont d'abord gagné les abris, puis les hôpitaux afin de s'enquérir des blessés avant de prendre la fuite en convoi. Les frappes ont notamment visé une base de l'armée libanaise et une station relais, appartenant à la radio nationale libanaise, situées au nord de Beyrouth. Plusieurs routes ont également été détruites. L'armée israélienne avait prévenu les Libanais du Sud que leurs villages seraient "totalement détruits" s'ils servaient de base de tirs de roquettes. Le Hezbollah en a d'ailleurs tiré jeudi une cinquantaine sur les localités de Kiryat Shmona, Safed, Rosh Pina, Nahariya et Shlomi, dans le nord d'Israël, faisant quatre blessés. Un projectile a frappé une fabrique de dentifrice, à Kiryat Shmona, déclenchant un incendie, mais sans faire de victime. Depuis le début du conflit entre Israël et les combattants chiites libanais, le 12 juillet, plus de 1.400 roquettes ont été tirées du Liban contre des localités israéliennes, tuant 18 civils et en blessant des dizaines d'autres. Sur le plan diplomatique, le Conseil de sécurité était jeudi à la recherche d'un consensus pour une déclaration condamnant l'attaque mardi par Israël d'un poste de l'ONU au Liban (quatre morts), après avoir échoué mercredi à trouver un accord en raison d'une opposition américaine. Les Etats-Unis sont opposés à toute formulation un tant soit peu ferme. Les négociations à l'ONU ont vu le texte initial de déclaration présidentielle, déposé par la Chine, subir au moins trois amendements allant tous dans le sens d'une édulcoration à l'insistance de Washington. Un tel document nécessite l'unanimité des 15 membres du Conseil pour être adopté, mais n'a pas le caractère contraignant d'une résolution. La dernière mouture distribuée à la presse ne condamne plus directement la destruction du poste de Khiam. Elle s'est contentée «condamner toute attaque délibérée contre des personnels de l'ONU» et de souligner que «toute attaque de ce genre est inacceptable». À Rome, les participants à la conférence internationale sur le Liban avaient appelé à l'arrêt des violences entre Israël et le Hezbollah et à la création d'une force multinationale d'interposition sous mandat de l'ONU. Mais un consensus n'a pu être trouvé sur une demande de cessez-le-feu immédiat et aucune décision concrète n'a été prise. Al-Qaïda ne restera pas les bras croisés Rompant le silence qu'il observait depuis le début du conflit au Liban, le réseau terroriste Al-Qaïda, organisation extrémiste sunnite, a promis des attentats contre Israël et ses alliés en représailles à l'offensive israélienne au Liban, dirigée contre un parti chiite, le Hezbollah. Dans un message vidéo diffusé jeudi par la chaîne Al Jazira, Ayman al-Zawahiri appelle aussi à une alliance des combattants musulmans sunnites et chiites transcendant leur animosité sectaire et allant de l'Afghanistan aux territoires palestiniens pour libérer «toute la Palestine». «Nous ne pouvons pas regarder ces roquettes pleuvoir sur nos frères à Gaza et au Liban et rester inactifs et soumis», a-t-il averti.