Le responsable humanitaire de l'ONU a présenté un plan en 10 points visant à stopper la tragédie à Gaza, mettant l'accent sur une augmentation significative de l'aide, tout en appelant à un nouveau cessez-le-feu humanitaire et à la libération des otages. Après plus de cinq semaines du déclenchement du conflit entre Israël et le Hamas palestinien, Martin Griffiths, chef du Bureau de la coordination de l'aide humanitaire de l'ONU (OCHA), a finalement lancé une initiative pour mettre fin aux vagues de violence à Gaza. Les frappes aériennes et les opérations terrestres menées par l'armée israélienne ont entraîné la destruction de milliers de structures à Gaza, avec un bilan estimé à plus de 11.000 civils tués, selon le ministère de la Santé de la bande de Gaza. « Alors que le carnage à Gaza atteint chaque jour de nouveaux niveaux d'horreur, le monde continue d'être sous le choc alors que les hôpitaux sont la cible de tirs, que des bébés prématurés meurent et qu'une population entière est privée des moyens de survie de base », a déclaré Griffiths. « Cela ne peut pas continuer », a-t-il ajouté. Dans un appel adressé aux parties en conflit et à tous ceux en mesure d'exercer une influence sur elles, Griffiths a plaidé pour la prise en compte de cette initiative, mettant en avant l'impératif d'assurer un flux régulier et sûr de convois d'aide vers Gaza. Selon les dix points du plan, il est prévu d'ouvrir des points de passage supplémentaires, en plus de Rafah depuis l'Égypte, notamment Kerem Shalom. De plus, les fournisseurs du secteur privé devraient être intégrés à cette initiative. Rejetant les suggestions selon lesquelles l'ONU manquerait d'une stratégie globale en matière d'aide humanitaire, le responsable a affirmé lors d'une conférence de presse à Genève qu'il se conformait aux mêmes principes humanitaires fondamentaux appliqués à chaque crise. « Le mot clé ici est que l'aide continue doit être fiable... Les gens doivent savoir qu'une aide arrivera demain ou après-demain », a-t-il dit. « Ils doivent savoir qu'ils ont le temps de consommer ces fournitures, car d'autres arriveront au moment suivant », poursuit le chef de l'OCHA. L'accès au carburant doit être assuré en quantités suffisantes pour permettre l'acheminement de l'aide. L'ONU et ses partenaires devraient être autorisés à augmenter le nombre d'abris disponibles pour les personnes évacuées du nord de Gaza, a-t-il souligné. De plus, il précise que des fonds supplémentaires, atteignant désormais 1,2 milliard de dollars, sont nécessaires pour la réponse humanitaire. Les centres de distribution de l'aide doivent être permis, et les civils doivent avoir le droit de se déplacer vers des zones plus sûres et de retourner volontairement chez eux, selon Griffiths. Il fait savoir que ce mercredi, un camion transportant 23.000 litres de carburant est arrivé à Gaza, mais son utilisation a été restreinte par les autorités israéliennes au seul transport d'aide depuis Rafah, notant qu'un minimum de 120.000 litres par jour est nécessaire pour alimenter les générateurs des hôpitaux, les ambulances, les usines de dessalement, les stations d'épuration et les télécommunications. Selon l'ONU, ce problème pourrait être résolu facilement en rétablissant l'approvisionnement en électricité et la possibilité d'importer suffisamment de carburant pour faire fonctionner les infrastructures vitales et assurer la distribution de l'aide cruciale.