"Nous sommes extrêmement préoccupés par ce qui pourrait survenir dans les prochains jours", et "la situation est vraiment désastreuse'', a déclaré le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric. Pour le trente-neuvième jour consécutif, l'armée israélienne poursuit sa guerre dévastatrice contre la population de la bande de Gaza et ses infrastructures, en particulier hospitalières. Les raids de l'aviation israélienne ont rasé des quartiers entiers, tué 11.240 Palestiniens, dont 4630 enfants et 3130 femmes, selon le dernier bilan du ministère de la Santé de la bande de Gaza, communiqué lundi. L'ONU a exprimé, lundi, son inquiétude face à la situation ''désastreuse'' dans la Bande de Gaza, soulignant qu'une ''catastrophe humanitaire est en cours au vu et au su de tous''. "La situation est vraiment désastreuse. Nous sommes extrêmement préoccupés par ce qui pourrait survenir dans les prochains jours", a déclaré le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, lors de son point de presse quotidien. "Ceci ne se produit pas à huis clos. Ceci se déroule au vu et au su de tous, c'est une catastrophe humanitaire et nous avons besoin de toute aide", a-t-il déclaré. Dujarric a ajouté que l'ONU a pris l'initiative de rester aux côtés de la population de Gaza. "Nous continuons à fournir toute l'aide humanitaire possible, de la manière la plus sûre possible. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons et continuerons de faire pression en faveur d'un cessez-le-feu humanitaire", a-t-il déclaré. Depuis le début de la guerre, Israël a coupé l'approvisionnement en eau, en nourriture, en médicaments, en électricité et en carburant pour les 2,3 millions habitants de Gaza, qui souffrent déjà de conditions de vie extrêmement détériorées, résultat du siège israélien en cours depuis que le Hamas a remporté les élections législatives de 2006.
L'UNRWA suspendra ses opérations humanitaires à Gaza
L'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a averti, lundi, qu'il devrait suspendre ses opérations à Gaza dans les prochaines 48 heures en raison du manque de carburant dans l'enclave. C'est ce qui ressort d'un communiqué du directeur de l'UNRWA à Gaza, Thomas White, qui a confirmé que ''le carburant n'a pas été autorisé à entrer à Gaza depuis le 7 octobre''. "Les opérations humanitaires cesseront sous 48 heures, aucun carburant n'étant autorisé à entrer à Gaza", a déclaré le haut responsable de l'UNRWA. ''Le carburant manque à l'appel et les camions de l'UNRWA ne pourront plus faire le plein. L'agence ne serait plus en mesure de recevoir les aides arrivant par le passage de Rafah demain". Malgré les risques encourus par son personnel, l'UNRWA, plus grande agence des Nations unies opérant à Gaza, continue à répondre aux besoins des Gazaouis, plus de 700.000 Palestiniens déplacés s'étant réfugiés dans ses écoles dans les différentes régions de l'enclave, à la recherche de sécurité et d'assistance, alors que les attaques israéliennes contre la Bande de Gaza ne cessent de s'intensifier. Pendant ce temps, l'armée israélienne a poursuivi, mardi à l'aube, ses violents raids aériens sur le nord et le sud de la bande, faisant des morts et des blessés, et ce pour le 39ème jour consécutif depuis la déclaration de guerre d'Israël au mouvement de résistance islamique palestinien Hamas. L'agence de presse officielle palestinienne ''Wafa'' a indiqué que « dix citoyens, pour la plupart des enfants, ont été tués et d'autres ont été blessés mardi à l'aube, après que l'aviation militaire de l'occupation a ciblé deux maisons des familles al-Agha et Abu Gemayzeh à l'est de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza ». Les corps sans vie de six palestiniens et plusieurs blessés sont arrivés à l'hôpital indonésien à la suite d'un bombardement qui a visé une maison de la famille al-Sawarka à proximité de l'école al-Fakhoura, au centre du camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, selon ce qu'a rapporté la chaîne Al-Aqsa sur la plateforme Telegram. Par ailleurs, « des dizaines de corps sans vie ont été extirpés des décombres et 12 maisons ont été complètement détruites lors d'un bombardement de l'occupation qui a visé le district du Jabalia», a déclaré la télévision officielle palestinienne sur la plateforme Telegram. Plus tard, la même source a souligné que ''jusqu'à présent, les corps sans vie de 31 palestiniens ont été retrouvés''.
Vers un accord d'échange de prisonniers et de trêve temporaire ? Le journal américain The Washington Post a cité un haut responsable israélien qui a révélé qu'«Israël et le Hamas sont sur le point de parvenir à un accord concernant l'échange des prisonniers, qui pourrait être annoncé d'ici quelques jours si les derniers détails sont résolus». Le responsable israélien a ajouté que « l'accord initial stipule la libération des femmes et des enfants israéliens en groupes, en conjonction avec la libération des femmes et des jeunes palestiniens incarcérés dans les geôles de l'occupation israélienne». Le responsable a indiqué que « le nombre de femmes et de jeunes palestiniens qui pourraient être libérés n'est pas clair », mais un responsable arabe a déclaré qu'il y avait « au moins 120 prisonniers dans les prisons ». D'un autre côté, « Israël réclame la libération des 100 femmes et enfants de Gaza, mais le nombre libérable sera probablement inférieur », selon le responsable israélien. Et d'ajouter : « un cessez-le-feu temporaire d'environ 5 jours pourrait être décrété, en plus de l'échange des prisonniers ». Le responsable israélien a déclaré « qu'Israël veut s'assurer que ses prisonniers, dont chacun a été identifié par son nom, seront libérés lors de l'échange des prisonniers palestiniens, car ce processus de vérification est l'un des détails que les responsables négociaient encore lundi ».