Aucune partie à un conflit armé ne peut se considérer au-dessus du droit international, a souligné ce mardi le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, devant le Conseil de sécurité des Nations Unies. A l'heure actuelle, le siège de l'ONU à New York accueille la réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies. Cette session régulière consacrée à la situation au Moyen-Orient, qui se tient chaque trimestre, revêt une importance particulière, en raison de la détérioration de la crise dans la bande de Gaza. Intervenant à cette occasion, Guterres a affirmé que toute partie impliquée dans un conflit armé ne peut prétendre être exemptée du respect du droit international, notant que « même la guerre a des règles ». «Nous devons exiger de toutes les parties qu'elles respectent leurs obligations en vertu du droit humanitaire international, qu'elles veillent constamment à épargner les civils dans la conduite des opérations militaires, qu'elles respectent et protègent les hôpitaux et qu'elles respectent l'inviolabilité des installations de l'ONU qui abritent aujourd'hui plus de 600.000 Palestiniens », a-t-il dit. Pour le chef de l'ONU, bien que Gaza ait reçu une portion de l'aide humanitaire, cela ne constitue qu'une « goutte d'eau dans un océan de besoins ». Il a en ce sens averti que les stocks de carburant de l'ONU à Gaza risquent de s'épuiser dans les prochains jours, pouvant entraîner une nouvelle catastrophe. Guterres a, en outre, saisi l'opportunité pour réitérer sa condamnation au ciblage des civiles, appelant ainsi à la libération des otages. Il a, par ailleurs, jugé important de reconnaître que les attaques du Hamas s'étaient produites dans le contexte « d'une occupation étouffante » de 56 ans. « Le peuple palestinien a vu ses terres régulièrement dévorées par les colonies et en proie à la violence, son économie étouffée, ses habitants déplacés et leurs maisons démolies. Leurs espoirs d'une solution politique à leur situation se sont évanouis. Mais les griefs du peuple palestinien ne peuvent justifier les attaques effroyables du Hamas. Et ces attaques effroyables ne peuvent justifier la punition collective du peuple palestinien », a-t-il fait valoir. Il convient de noter que les 15 représentants des Etats membres du Conseil de Sécurité se réunissent pour la quatrième fois ce mardi, néanmoins, aucun accord n'a pour l'instant été trouvé sur les actions à entreprendre en vue de mettre fin à ce conflit et alléger les souffrances des civiles. De son côté, Lynn Hastings, Coordonnatrice humanitaire pour le Territoire palestinien occupé, a déclaré à travers une vidéoconférence que l'accord sur la reprise des livraisons d'aide humanitaire par le point de passage de Rafah, en Égypte, ainsi que la libération d'un petit nombre d'otages au cours des derniers jours « montrent que, par la diplomatie et la négociation, l'humanité peut prévaloir et que nous pouvons trouver des solutions humanitaires, même au plus profond d'un conflit ». Elle a en ce sens exhorté tous les pays influents à exercer leur influence pour que le droit humanitaire international soit respecté, en facilitant l'acheminement rapide et sans entrave de l'aide et rétablissant les connexions d'eau et d'électricité. Hastings a fait savoir que 20 camions supplémentaires devraient passer par le point de passage de Rafah aujourd'hui, « bien qu'ils soient actuellement retardés », précisant que les Nations Unies étaient déterminées à « faire leur part pour que ces livraisons se poursuivent ». Pour sa part, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, a déclaré que le Secrétaire général de l'ONU et lui-même recherchaient « toutes les opportunités » pour remédier à la situation sur le terrain et épargner les civils. « Il est essentiel qu'en tant que communauté internationale unie, nous déployions tous nos efforts collectifs pour mettre fin à l'effusion de sang et empêcher une nouvelle expansion des hostilités, y compris dans la région », a-t-il poursuivi. A cet égard, il a appelé tous les acteurs concernés à agir de manière responsable car toute erreur de calcul pouvant avoir des « conséquences incalculables ». Les mesures face à cette crise, a-t-il ajouté, doivent faire avancer un projet de paix négociée qui réponde aux aspirations nationales légitimes des Palestiniens et des Israéliens.