Les Nations Unies ont réitéré leur appel à la cessation des violences au Proche-Orient alors que le bilan humain de la crise israélo-palestinienne ne cesse de s'alourdir, notamment parmi les civils palestiniens. "Trop de civils innocents sont déjà morts", a déploré le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, qui a appelé à une désescalade et à la cessation immédiate des hostilités à Gaza et en Israël. Sur Twitter, M. Guterres qui a invoqué "l'esprit de l'Aïd", a averti que "ce conflit ne peut qu'accroître la radicalisation et l'extrémisme dans toute la région". Après plusieurs sessions à huis clos sans succès, le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait se réunir ce dimanche pour sa première réunion publique virtuelle consacrée à cette crise, a annoncé la Chine qui préside l'organe onusien chargé de la paix et de la sécurité internationales. La réunion a été demandée par Pékin ainsi que la Tunisie et la Norvège, deux membres non permanents du Conseil. Selon le dernier bilan du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) publié jeudi, 83 Palestiniens ont été tués et 487 autres ont été blessés à Gaza depuis le 10 mai. Les informations rapportées par les médias vendredi matin font état d'un bilan plus lourd: plus de 100 morts parmi les Palestiniens à Gaza et sept en Israël. Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a fait état, vendredi, de 31 enfants tués à Gaza et de deux en Israël. Selon l'agence onusienne, 29 mineurs ont été également blessés ces deux derniers jours à Al-Qods-Est et huit enfants palestiniens arrêtés. "L'UNICEF exhorte les autorités israéliennes à s'abstenir de recourir à la violence contre les enfants et à libérer tous ces enfants détenus", ont déclaré sa Représentante pour la Palestine, Lucia Elmi, et son Directeur pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Ted Chaiban. "Le coût humain de cette folie augmente de façon insupportable", a indiqué, de son côté, le Directeur de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), Matthias Schmale, qui a souligné, vendredi sur Twitter, que huit enfants scolarisés dans les écoles de l'UNRWA font partie des Palestiniens tués à Gaza. "Conformément au droit international, y compris la Convention de 1946 sur les privilèges et immunités des Nations Unies, les locaux, biens et avoirs de l'UNRWA sont inviolables", a tenu à rappeler l'agence onusienne dans un communiqué publié jeudi, précisant que tous ses bâtiments sont clairement identifiables avec un drapeau de l'ONU. Dans la bande de Gaza, où vivent environ 2 millions de Palestiniens sur 365 kilomètres carrés, les raids israéliens ont également un impact sur l'accès à l'eau, l'assainissement, les soins de santé et la réponse à la pandémie de Covid-19, a rappelé le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA). Face à la menace des frappes aériennes, des informations font état de l'occupation d'infrastructures scolaires par des civils. Des centaines de personnes, dont beaucoup en provenance des camps de réfugiés de Gaza, chercheraient à se réfugier et à s'abriter dans les écoles gérées par l'UNRWA, en particulier dans la partie nord de la bande de terre palestinienne. Depuis le 10 mai, les autorités israéliennes bloquent l'entrée dans la bande de Gaza. Le point de passage d'Erez entre Israël et le nord de Gaza est fermé, y compris pour les travailleurs humanitaires, ainsi que celui de Kerem Shalom, au sud de la bande de terre, où transitent les marchandises et le carburant depuis l'Egypte. En raison de réserves limitées de carburant, l'unique centrale électrique de Gaza ne fonctionne qu'avec deux de ses quatre turbines ce qui entraîne des coupures de courant quotidiennes de 8 à 12 heures.
* Palestine: Réunion d'urgence dimanche des ministres des affaires étrangères de l'OCI