Alors que la Cour d'appel de Casablanca s'apprêtait à prononcer un jugement dans l'affaire du célèbre chirurgien plasticien El Hassan Tazi, qui comparaissait pour de lourdes accusations passibles d'une peine pouvant aller jusqu'à 30 ans de prison, ce dernier n'a pu se contrôler et fondu en larmes dans la salle d'audience en écoutant des déclarations défavorables d'une infirmière qui travaillait avec lui à la clinique Chifa. En effet, ce mardi au cours de la séance qui a débuté le matin et ne s'est terminée que vers dix-sept heures, l'infirmière en charge de l'accueil, a expliqué à la Cour que « le médecin ordonnait d'admettre tout malade dont l'état était incurable, même s'il ne disposait pas des moyens financiers suffisants ». Lors de son audition devant le tribunal, l'accusée a nié toute relation avec les bienfaiteurs qui prêtent assistance aux patients qui viennent à la clinique. Elle a également précisé qu'elle n'avait pas exploité les photos des patients à l'intérieur de la clinique, réfutant les déclarations contenues dans les rapports de la police judiciaire lors de sa confrontation avec le président. La responsable de l'accueil des patients a nié qu'elle communiquait avec les "bienfaiteurs" malgré que le tribunal ait montré des photos de ses messages instantanés. Elle a souligné que son travail se limitait à l'accueil des patients et de leurs proches. Enfonçant le clou elle a également confirmé que la question de la communication avec les bienfaiteurs en vue de l'hospitalisation de certains des cas arrivés à la clinique Chifa, était supervisée par une femme poursuivie dans ce dossier et qui est en état d'arrestation. Elle a poursuivi que « le Dr El Hassan Tazi, propriétaire de la clinique, n'interfère pas dans les démarches administratives », expliquant que son intervention « s'effectue dans le cas où l'état d'un patient nécessite une réduction des coûts de traitement », même si le pourcentage de réduction est faible. Ce témoignage dans cette affaire qui se trouve à un tournant décisif, a fait pleurer à chaudes larmes le Dr El Hassan Tazi. Pourtant le procès avait semblé prendre un bon départ pour le Docteur et consorts car aucune preuve n'est venue confirmer qu'ils surfacturaient des interventions de chirurgie esthétique, suite à des aides accordées à des personnes économiquement vulnérables. En effet, la Chambre criminelle avait entendu jeudi 21 septembre la responsable du service de facturation de la clinique que dirige le docteur Tazi et qui également, est poursuivie dans cette affaire, mais en état de liberté. Elle avait apporté un témoignage qui le soulageait de certaines charges en expliquant à la Cour que les facturations de certaines opérations chirurgicales identifiées n'avaient pas été falsifiées. Un témoignage, qui pour le comité de défense du docteur Tazi, ainsi que les autres personnes poursuivies dans cette affaire pourrait jouer en leur faveur alors que la Cour d'appel de Casablanca s'apprête à prononcer son verdict. Le Dr El Hassan Tazi ainsi que et son épouse, son frère et trois autres personnes sont accusés de « traite d'êtres humains », d' »exploitation de la vulnérabilité des personnes à des fins commerciales », d' »escroquerie envers des bienfaiteurs qui agissaient de bonne foi », de « falsification de factures de traitement et de dossiers médicaux », d' »exploitation de mineurs souffrant de maladies chroniques », de « faux et usage de faux », et de « constitution d'une bande criminelle ».