Après 24 jours d'une grève de la faim résolument menée au siège de l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH) à Témara, la Coordination des Docteurs au Chômage a émis un appel urgent, jeudi, pour préserver la vie des grévistes de la faim. Jugés dans un état de santé désormais à un stade « extrêmement critique », la Coordination a exprimé ses inquiétudes quant à la possibilité de perdre un ou plusieurs de ses membres. La Coordination des Docteurs au Chômage avait amorcé une grève de la faim le 25 juillet dernier, d'abord au siège de l'AMDH à Témara, puis dans une deuxième phase au siège de la Fédération de la Gauche Démocratique (FGD) à Rabat. Cette démarche faisait suite à leur préalable annonce d'une série d'actions sans précédent, incluant grèves de la faim et sit-in dans les rues de Rabat, le tout visant à obtenir une intégration immédiate et directe dans la fonction publique. Un communiqué émanant de cette même Coordination a mis en exergue l'état de santé «précaire et extrêmement grave » des docteurs en grève, appelant à la responsabilité collective. Les parties concernées sont instamment conviées à prendre en considération les développements futurs, vu le silence du gouvernement et l'absence de réponse aux requêtes d'emploi conformes aux qualifications des chômeurs. Dans un appel pressant, la Coordination des Docteurs au Chômage a sollicité du soutien pour les éléments engagés dans leur lutte pour la concrétisation de leurs demandes d'intégration dans la fonction publique, les universités marocaines et les centres de recherche scientifique. Cela intervient en réponse à l'inertie du ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l'Innovation à l'égard de leurs revendications en matière d'emploi. Au lancement de leur grève au siège de l'AMDH à Témara, Hespress a pu capturer l'ambiance entourant cette action tout au long de la journée, établissant des contacts avec certains grévistes qui ont résolument affirmé leur détermination à poursuivre cette « guerre psychologique ». L'un des grévistes présents sur place avait eu ces mots : « Nous ne comptons que sur une lutte pacifique, jusqu'au bout. Notre slogan dans cette bataille est limpide : la dignité ou le martyre ». Un participant nommé Abderrahim a partagé avec Hespress, lors de cette journée, que pendant plus d'une décennie, l'État n'a pas présenté de solution efficace pour sauver ces docteurs de la malheureuse situation de chômage, qui entrave leur quotidien et dévalorise leur doctorat, fruit de leurs efforts. Il a insisté sur la clarté de la requête des grévistes. « Il ne s'agit pas de demander l'aumône, mais de réclamer la reconnaissance de nos droits. Nous avons passé, pendant des années, d'innombrables concours, tous couronnés par des déceptions. Il est inconcevable d'envisager la mort quand l'espoir n'est pas épuisé », a-t-il confié. Les premiers jours de résistance à la faim ont été particulièrement éprouvants, a-t-il affirmé, notant que l'intention « n'est pas de faire chanter l'État, mais simplement de réclamer notre droit à un emploi dans la fonction publique. Les conséquences d'une grève de la faim sur la santé sont bien connues, cependant, il est impératif que l'État écoute et mette fin à sa politique d'ignorance à notre encontre. Nous avons frappé à toutes les portes, il ne nous reste plus que celles du Roi, et nous restons résolus à faire entendre notre voix tant que nous demeurons en vie « .