Conformément à la Vision Royale, le Maroc s'est érigé en acteur incontournable en matière de gouvernance migratoire en Méditerranée, a affirmé, dimanche à Rome, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita. ''Sous le leadership de SM le Roi Mohammed VI, le Maroc a accumulé une expérience confirmée dans la gouvernance des flux migratoires sur plus de deux décennies'', a déclaré le ministre, à l'issue de sa participation, sous Haute Instruction du Roi, à la Conférence internationale sur le développement et la migration, présidée par la première ministre italienne, Giorgia Meloni. La Vision Royale s'est traduite non seulement dans la Politique nationale en matière de migration et d'Asile, mais également dans l'Agenda Africain sur la Migration que le Roi a présenté en Sa qualité de Leader de l'UA sur la question de la Migration, a indiqué le ministre, notant que cet Agenda considère la migration comme un facteur de rapprochement entre les populations et les civilisations et tend à faire de la migration un levier de co-développement, un pilier de la coopération Sud-Sud et un vecteur de solidarité. Selon Bourita, « le Maroc ne traite pas la question migratoire comme un enjeu théorique, mais comme une réalité vécue ». ''Le Royaume a apporté des réponses concrètes aux niveaux national, interrégional, continental et multilatéral malgré plusieurs défis'', a-t-il fait observer. Sur le plan national, le Maroc a développé des bonnes pratiques en matière d'intégration des migrants, notamment les deux opérations de régularisation, l'instauration d'une gestion responsable et humaine des frontières et la protection sanitaire des migrants durant la pandémie de COVID19, a-t-il fait savoir, ajoutant qu'au niveau continental, le Royaume a abrité l'Observatoire Africain sur la Migration, établi en 2021. Au niveau interrégional, le Maroc a été le précurseur en 2006 du Dialogue euro-africain sur la migration et le développement, dit Processus de Rabat, qu'il préside actuellement, et l'initiateur de la première feuille de route pratique de mise en œuvre du Pacte de Marrakech, qui a été initiée dans le cadre du Dialogue méditerranéen 5+5, a poursuivi le ministre. Sur le plan multilatéral, le Maroc est le dépositaire moral du Pacte Mondial sur les migrations sûres, ordonnées et régulières, dit Pacte de Marrakech, puisqu'il a abrité la Conférence de son adoption et a été reconnu parmi les premiers Champions de sa mise en œuvre, a-t-il relevé. Conformément aux Hautes Instructions Royales, le Maroc contribuera au Processus de Rome, a assuré le ministre, indiquant avoir maintenu des échanges constants avec la présidence italienne de la réunion pour que les conclusions de la réunion puissent refléter les positions qu'il défend. Il s'agit de l'Agenda Africain pour la Migration, présenté par le Souverain et adopté par les Chefs d'État africains, en janvier 2018, l'équilibre entre les différentes dimensions de la migration, régulière et irrégulière, en consacrant le narratif positif sur la migration et l'importance des voies pour la migration légale et la consécration des priorités africaines en la matière, particulièrement pour une solidarité accrue envers le continent, a expliqué Bourita. Et d'ajouter que le Royaume soutient également la consécration de la responsabilité partagée pour une gestion efficace de la migration et la non singularisation des pays de transit, l'intégration du Dialogue euro-Africain migration et développement que le Maroc a initié en 2006, une référence plus claire aux normes du droit international, en particulier des droits de l'Homme et humanitaire, et la suppression de concepts intrusifs comme les ''hot spots''. Les conclusions ont aussi intégré une reconnaissance du Pacte onusien sur la migration, adoptée à Marrakech en 2018, ainsi que son processus de révision auquel le Maroc a apporté une contribution active et substantielle, a-t-il indiqué. Cet évènement, organisé à l'initiative du gouvernement italien, sous la thématique ''engagements et solutions partagées pour la Méditerranée et l'Afrique », a réuni des dirigeants des États de la rive sud de la Méditerranée élargie, du Moyen-Orient et du Golfe, ainsi que les États membres de l'Union européenne de première arrivée et un certain nombre de pays du Sahel et de la Corne de l'Afrique, ainsi que les chefs des institutions européennes et des institutions financières internationales. Selon le Conseil des ministres italien, cette conférence tend notamment à lancer une feuille de route internationale pour la mise en œuvre de mesures concrètes pour la croissance et le développement dans l'ensemble de la Méditerranée et de l'Afrique, s'attaquer aux causes profondes des flux migratoires irréguliers pour vaincre les activités criminelles des trafiquants d'êtres humains et de trouver des solutions pour protéger l'environnement et relever les défis de la diversification énergétique et du changement climatique.