Zainab Fassiki, jeune artiste 100 % Marocaine, qui a fait de la lutte contre l'oppression de la Femme sa croisade, s'apprête à publier son premier livre. Baptisé « Hshouma », celui-ci se veut une compilation des œuvres de l'artiste. Du haut de ses 24 ans, Fassiki n'a pas peur de dire ce qu'elle pense. C'est dans le dessin, plus précisément des caricatures du quotidien des femmes, de son quotidien, qu'elle tient son inspiration. L'artiste dessine et conte sans pudeur la condition de la femme, dans sa plus profonde intimité, sans tabous. Fassiki n'a pas peur de choquer, car cela démontre simplement qu'elle touche là où il fait mal. Cette ingénieure mécanique s'est « révoltée » contre une société qui prêche le respect de la femme, mais qui agit « ironiquement » dans le sens inverse vis-à-vis de la gent féminine. Hshouma propose ainsi 200 dessins de l'artiste, en plus d'autres œuvres moins connues, mais tout aussi inédites. Le titre du recueil n'a pas été choisi au hasard, puisque « Hshouma » fait référence à la pudeur, à ce qui ne se fait pas, sans avoir pour autant un vrai sens, puisque l'on peut coller cette étiquette à presque n'importe quoi. Féminisme n'est pas rébellion Fassiki se dit féministe, mais pas « extrémiste » de cette philosophie. L'artiste explique cela par le fait qu'elle prône le droit des femmes à être égale aux hommes. Pour elle, les deux sexes sont complémentaires, et ne devraient en aucun cas se dénigrer. C'est ainsi qu'elle a partagé son histoire personnelle, lors d'une rencontre tenue le 22 novembre à Rabat, afin de démontrer les « problèmes » auxquelles les femmes font face. Fassiki a partagé l'histoire de sa mère, infirmière de formation, qui a dû tout abandonner pour suivre la volonté de ses parents, de la voir se marier et fonder une famille. C'est ainsi que celle-ci s'est retrouvée avec 6 enfants (Zainab étant la dernière entre 5 frères). Si Fassiki ne comprenait pas les sacrifices de sa mère, avec l'âge, elle a réalisé que cette « oppression » injustifiée, ce poids de la société, le fameux « hshouma » ne devrait en aucun cas être subi en silence pour être en accord avec la vision des autres. Zainab Fassiki ne s'est toutefois pas déclarée quant à la date ni sur l'identité de la maison éditrice de son recueil, qui se veut « une lueur d'espoir » pour la femme marocaine opprimée.