Coopération sécuritaire. Abdellatif Hammouchi reçoit le nouveau patron du renseignement de la «Guardia Civil» espagnole    Huawei Digital Morocco Summit 2025 : Amplifier l'intelligence pour un avenir numérique prospère    La Bourse de Casablanca termine en hausse    SIAM 2025. La Côte d'Ivoire présente ses opportunités d'investissement agricoles    Jordanie . Les Frères musulmans interdits, leurs biens saisis    Marathon de Boston. Lokedi et Korir signent un doublé kenyan historique    Al Ahly sans Yahia Attiat-Allah face aux Sundowns, retour prévu dans deux semaines    Real Madrid : Le Marocain Anas Laghrari, homme de l'ombre et bras financier de Pérez (Marca)    Yanis, 17 ans, il se suicide après la libération de son violeur    Akdital Innove en Santé : Une Nouvelle Ère Technologique se Dessine au Maroc    Le Printemps Musical des Alizés 2025 : Johannes Brahms à l'honneur    Marrakech : Le caftan et la gastronomie à l'honneur au musée de l'Art culinaire marocain    Togo. Le marché international de l'artisanat est ouvert    Décès du Pape François : L'archevêque de Rabat rend hommage à «un ami» et souligne son impact au Maroc    Terrorisme : Washington met à jour l'avis de voyage pour le Maroc et appelle à la prudence    Dialogue social : l'UMT réclame une revalorisation salariale générale et une allocation familiale portée à 500 dirhams    La presse italienne met en lumière le soutien croissant de l'Espagne et de la communauté internationale à l'initiative d'autonomie au Sahara marocain    Quand la nation est sapée de l'intérieur : des Marocains offrent les cartes du Royaume à ses adversaires    Liga /J33: Le Barça, victorieux mardi, met la pression sur le Real qui joue ce soir    PL : City file vers l'Europe !    1⁄2 Finale. Coupe d'Italie : Inter Milan vs AC Milan, ce soir    Guerre tarifaire en toile de fond: l'Union européenne sanctionne Apple et Meta    Appels d'offres : quels secteurs clés sont désormais exemptés?    Formation médicale continue : un tournant attendu cette semaine    22,4 millions de dirhams alloués pour l'achèvement d'un axe routier structurant dans la province de Rehamna    Enseñanza superior: El pago mensual de las becas está bajo revisión    Morocco considers monthly scholarship disbursements to boost student support    Le PPS condamne le rejet par Aziz Akhannouch d'une commission d'enquête sur les subventions à l'importation de bétail    Crans Montana 2025 : Casablanca à l'heure du débat sur la sécurité maritime et la coopération Atlantique    Le PJD ouvre les portes de son congrès à "Hamas", ignorant les voix critiques    Eloge d'Aimé Césaire    Patrimoine : vers une reconduction américaine de l'accord de protection des biens culturels marocains    Près de 300 000 cartes professionnelles d'artisan seront distribuées dans les prochains jours    Economie nationale : l'inflation fait de la résistance    Quand les navires parlent... la mer révèle ce que cachent les slogans du régime algérien    Le SG de l'ONU nomme un Britannique pour évaluer l'impact de l'UNRWA    Le Groupe OCP au SIAM 2025 : Une réponse aux défis agricoles et environnementaux    "Le navire de l'hypocrisie" : De Béjaïa à Ashdod... Quand les slogans de la "résistance" sombrent dans la mer des intérêts    CAN féminine futsal : Jasmine Demraoui élue meilleure joueuse de Maroc-Namibie    Paiements mobiles : Maroc Telecom et Visa s'allient pour doper les transactions en Afrique    Tunisian fugitive wanted by France arrested at Casablanca Airport    Le Chef du gouvernement lance la session d'avril du dialogue social    Capital immatériel : le Maroc veut protéger son patrimoine culinaire    Après l'initiative du Maroc à l'UA, la CEDEAO se prépare à réintégrer 3 Etats du Sahel    Eau et énergies. Bientôt, un centre mondial au Maroc    El Grande Toto condamné par contumace en appel    Rabat : signature d'une déclaration d'intention pour un partenariat entre la FNM et la région Île-de-France    CAN U20: Le programme officiel dévoilé    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Zainab Fasiki, le combat d'une féministe marocaine au trait affirmé [interview]
Publié dans Yabiladi le 30 - 01 - 2018

En seulement quelques mois, Zainab Fasiki s'est fait remarquer. Ces dessins de femmes aux courbes généreuses, le message engagé derrière chaque planche la mettent en avant, dans une société peu habituée à voir une femme engagée avec une telle ferveur.
Zainab Fasiki détonne dans le milieu de l'art, avec ses grands yeux ourlés d'un lourd trait d'eye-liner et sa coupe de cheveux à la Cléopâtre, impossible de ne pas la remarquer. A chaque événement où elle assiste pour parler de ses projets et son combat pour le féminisme, les gens l'interpellent chaque cinq minutes, impressionnés par le courage de cette jeune fille, qui à seulement 23 ans s'est bâtie une solide réputation avec ses dessins engagés et au trait affirmé. Interview.
Qu'est-ce-qui vous conduit au combat pour le féminisme au Maroc ?
Je suis victime d'inégalités. Je mène ce combat à cause de toutes les souffrances que j'ai vécu durant mon passé. Dorènavant, on peut dire que ça m'affecte moins. En gros, dans la société marocaine, la femme doit être chez elle, être bien éduquée, ça résume tout. Je veux participer au changement de tout ça.
Vous êtes diplômée de l'école nationale supérieure d'électricité et de mécanique, en même temps vous êtes bédéiste, comment faites-vous pour combiner l'ingénierie et la bande dessinée ?
Depuis que j'étais petite je rêvais de faire l'école des Beaux-arts après le bac. En même temps j'avais cette passion pour les sciences, la mécanique et la robotique. Je suis autodidacte, les études de maths et de physique je ne peux pas les apprendre toute seule. Quand on entend que quelqu'un est ingénieur on s'imagine qu'il est derrière un bureau, alors que non, moi je n'utilise pas mon diplôme en tant que tel. Depuis trois ans j'adore ce domaine. J'avais beaucoup de préjugés, je pensais que l'ingénierie c'est les voitures, le BTP, alors que ce n'est pas ça. Je bosse sur des projets sur les interactions, les installations interactives.
Concernant le dessin, depuis l'obtention de mon diplôme en juin dernier, j'ai décidé de prendre une année pour me donner à 100%, pour produire jour et nuit. Je n'avais pas autant de temps libre. Depuis le jour où je suis rentrée pour étudier, j'étais frustrée parce que je ne dessinais que le samedi après-midi, pour une heure. Du coup, maintenant je peux consacrer toute ma carrière au féminisme, aux livres avec les organisations des droits de l'Homme et au dessin.
Ph. Zainab Fasiki
Votre particularité est que vous dessinez des femmes nues...
Dans le monde arabe en général, que ce soit en Afrique du nord ou au Moyen Orient, la femme est obligée de se couvrir pour qu'on ne puisse pas voir son corps, puisque c'est hchouma. Ca peut pousser les hommes à harceler les femmes dans la rue, dès qu'ils la voient déambuler. A l'étranger, ils ont des statues de femmes nues, ils ont des musées, de l'art. Ils disposent d'une liberté sexuelle indéniable. Le but de mon travail c'est de changer la vision des choses sur le corps de la femme. Ce n'est pas un objet sexuel.
Comment comptez-vous vous battre pour cette cause féministe dans les années à venir ?
Avant, le dessin était mon outil de prédilection pour cette cause. Dorénavant j'organise une résidence artistique «Women Power» où chaque mois, 20 femmes et des experts, viennent discuter, produire. On vient de finir celle du 21 janvier, le 25 février sera dédié à la caricature. Le produit qu'on va créer, c'est un guide pour arrêter le harcèlement sexuel dans l'espace public. Il sera distribué gratuitement. Les court-métrages qu'on a filmé le 21 janvier seront en ligne sur les réseaux sociaux cette semaine. On veut que les femmes aient moins peur...
Vous préparez la sortie d'une BD en mars prochain, pouvez-vous nous en dire plus ?
C'est un projet à part, sur lequel je travaille depuis un an. Je le sortirai normalement le mois de mars, je n'ai pas encore prévu de date précise. Le choix du mois de mars est dû au fait que les médias parlent beaucoup de la femme. Malheureusement on peut parler de la femme durant toute l'année, mais je vais tolérer de le sortir ce mois-là. C'est une BD de 200 pages, avec des articles, des cartes, accessibles à tous les âges, que ce soit un garçon de 10 ans, ou quelqu'un de mature. Je veux que tout le monde puisse le lire et transmettre l'idée du respect des femmes. C'est pour illustrer les solutions et non la situation. C'est beaucoup de recherche, une sorte de doctorat dessiné (rires).


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.