En janvier 2022, le Maroc et le Portugal ont signé un accord sur l'emploi et le séjour des travailleurs marocains dans le pays, qui s'inscrit dans la dynamique de modernisation des instruments de partenariat entre les deux pays. Huit mois après la signature de cet accord, le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa, a accepté de réformer la loi sur l'immigration dans le but de simplifier le processus d'accueil des travailleurs étrangers, notamment non européens. Au cours de ce mois d'août, rapportent les médias locaux, le parlement portugais a voté une nouvelle loi sur l'immigration, qui prévoit l'octroi d'un visa temporaire, d'une durée de 120 jours prolongeable de 60 jours, aux étrangers à la recherche d'un travail. Cité par les médias, la ministre d'État portugaise au Tourisme, Rita Marx, a fait savoir vendredi que son pays aura besoin d'environ 50.000 salariés supplémentaires pour parvenir à une meilleure reprise économique consécutive à la crise sanitaire du Covid-19, notant que le Portugal vise par cette décision, à remédier à la pénurie de main-d'œuvre dans des secteurs économiques clés, à savoir la construction et le tourisme. Comme de nombreux pays dans le monde, le secteur de l'hôtellerie a été parmi les activités les plus touchées par la pénurie de main-d'œuvre, et il en est de même pour le Portugal. La ministre des Affaires parlementaires, Ana Catarina Mendes, a déclaré qu'à l'état actuel des choses, son pays a « besoin d'immigrants en raison de sa démographie, de son économie et de sa culture« . Le Portugal n'a jamais été une destination attractive pour les travailleurs marocains, en raison du salaire minimum qui est toujours parmi les plus bas en Europe, et qui s'établit à environ 822 euros pour 40 heures de travail par semaine. En 2012, la communauté marocaine installée au Portugal était d'environ 4.000 personnes. Une décennie plus tard, ce chiffre a grimpé pour s'établir entre 8.000 et 10.000 Marocains. Dans ce sens, le Maroc et le Portugal ont convenu en mai dernier de mettre en place un groupe de travail multisectoriel visant à faciliter l'emploi et les flux migratoires légaux et sûrs entre les deux pays. En effet, l'accord signé en janvier dernier par le ministre de l'Intégration économique, des petites Entreprises, de l'Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, et le ministre d'État portugais au Travail, Miguel Fontes, prévoit la mobilité des jeunes, des étudiants et des travailleurs. Cet accord constitue « une pierre angulaire pour parachever l'édifice inauguré par le Maroc et le Portugal au profit des citoyens et des économies des deux pays », avait déclaré Younes Sekkouri au moment de la signature. Il revêt une dimension « importante » dans la mesure où les Marocains souhaitant se rendre au Portugal pour y travailler pourront le faire dans des conditions « très favorables », avait-il ajouté. Connu pour son important capital humain, le Maroc est une source importante de main-d'œuvre pour les pays européens, notamment la France et l'Espagne, ou encore, comme de nombreux pays du Maghreb, la Pologne et la Roumanie. Une main-d'oeuvre que le Portugal aimerait utiliser pour se redresser après la crise sanitaire.