Deux agents « nettoyeurs » ont été envoyés par Riyad pour effacer les preuves du crime perpétré à l'encontre du journaliste Jamal Khashoggi, le 2 octobre au consulat d'Arabie Saoudite à Istanbul. Selon un haut responsable turc qui a préféré garder l'anonymat, et la presse turque, l'Arabie Saoudite a envoyé deux agents spéciaux avec l'équipe « d'investigation » saoudienne qui était censée collaborer avec son homologue turque pour faire la lumière sur a disparition du dissident saoudien, ennemi du régime de Riyad. La délégation saoudienne s'était rendue le 12 octobre en Turquie pour mener des entretiens et coopérer avec les équipes turques en vue d'élucider les circonstances dans lesquelles le journaliste collaborateur du Washington Post a été assassiné. Parmi cette équipe de onze personnes, se trouvaient deux experts, l'un chimiste et l'autre spécialiste en toxicologie, qui, selon le quotidien turc Sabah, se sont rendus plusieurs fois au consulat ainsi qu'à la résidence du consul pour effacer les traces du meurtre du journaliste, tué et démembré dès son entrée au consulat, selon le parquet turc. Les deux hommes mis en cause ont quitté la Turquie le 20 octobre et sont venus « dans le seul but d'effacer les preuves du meurtre de Jamal Khashoggi avant que la police turque ne soit autorisée à fouiller les locaux », affirme le responsable turc. Le corps de Jamal Khashoggi reste introuvable depuis le 2 octobre et, ses deux fils Salah et Abdallah Khashoggi, demandent à récupérer la dépouille de leur père pour pouvoir l'enterrer dans la tradition musulmane. « Ce n'est pas une situation normale. Ce n'est pas une mort normale du tout. Tout ce que nous voulons, maintenant, c'est pouvoir l'enterrer dans le cimetière d'Al Baki à Médine (en Arabie saoudite) avec le reste de sa famille », a déclaré à CNN, pour la première fois Salah Khashoggi qui a par ailleurs dit qu'il en avait parlé avec les autorités saoudiennes. Cette déclaration constitue sa première depuis qu'il a quitté le territoire saoudien au lendemain de son entrevue avec le prince héritier Mohamed Ben Salmane. Selon la presse turque, citant un proche conseiller du président Recep Tayyip Erdogan, le corps du journaliste saoudiens a été démembré pour pouvoir par la suite être dissout plus facilement dans l'acide.