Le secteur touristique au Maroc reprend des couleurs depuis la levée des restrictions liées au Covid-19. Ainsi, les réservations de vols et des hôtels ont rebondi permettant aux opérateurs du secteur de respirer après deux ans d'arrêt. Les aéroports du Royaume ont réalisé de très bons chiffres au cours des deux derniers mois après la décision des autorités d'ouvrir l'espace aérien. Ainsi, le pourcentage de réservations dans certaines compagnies aériennes a atteint les 85 %. Un chiffre jamais réalisé depuis deux ans de pandémie, selon des sources professionnelles. Au vu de ces chiffres, les opérateurs touristiques misent sur la clientèle marocaine en lançant des offres «attractives », au regard de la stabilisation de la situation épidémiologique et la reprise des déplacements interurbains. Dans les détails, la première semaine de l'ouverture de l'espace aérienne par le Royaume (du 7 au 13 février), l'aéroport international de Marrakech a enregistré 291 vols durant cette période, puis 356 vols la semaine suivante, pour atteindre 394 vols fin février. De plus, le même aéroport a enregistré 799 vols aller-retour au cours de la semaine écoulée (8-16 avril), soit une moyenne de 114 vols par jour. Cela dit, et selon une étude officielle, le secteur du tourisme a subi plus de 64 milliards de dirhams de pertes dues à la crise actuelle ce qui a poussé les professionnels à réfléchir aux moyens de rattraper le retard, notamment en cherchant des moyens innovants pour attirer les touristes de différentes zones et régions du monde. Joint par Hespress Fr, Zoubir Bouhout, acteur dans le domaine touristique, s'est tout d'abord arrêté sur la reprise du secteur, compte tenu d'un certain nombre de facteurs fondamentaux dont les plus importants restent l'amélioration de la situation épidémiologique nationale ou encore les marchés touristiques traditionnels du Maroc. Notre interlocuteur a ainsi souligné qu'il existe « des efforts de promotion et des accords avec les compagnies aériennes et les opérateurs touristiques internationaux pour redonner du souffle au secteur ». Concernant l'évolution de la pandémie au Royaume, l'expert actif dans la région de Draa-Tafilalet a ainsi expliqué qu'« il y a une amélioration significative de la situation épidémiologique, puisque le Maroc est passé de 5.000 contaminations/j à la mi-janvier à moins de 50 cas/j en ce mois d'avril ». Quant aux marchés traditionnels, Zoubir Bouhout estime que « l'Espagne a connu une baisse du taux de contaminations, passant de 300.000 cas en janvier 2022 à 50.000 cas à la mi-avril de la même année, tandis que le taux en France est passé de 280.000 à 120.000 », a-t-il déclaré. Pass et PCR, une mesure toujours aussi problématique « La crainte de la pandémie n'est plus d'actualité, tandis que l'envie de voyager se renforce chez les touristes et les compagnies aériennes telles que Ryanair et Transavia, qui ont confirmé que le volume de vols et de sièges offerts aux touristes avait augmenté de 40 % par rapport à 2019 », fait-il observer. Pour conclure, Zoubir Bouhout a souligné « qu'il existe des accords avec des opérateurs touristiques et des sites internet spécialisés dans les réservations afin d'encourager le tourisme au Maroc », notant que « le retour de la production cinématographique étrangère, au Maroc, notamment à Ouarzazate, contribuera à attirer les touristes ». Il convient de rappeler que plusieurs industries touristiques étrangères, notamment allemandes et britanniques, ont choisi le Maroc comme destination principale pour relancer leur activité post-pandémie pour 2022-2023. Toutefois, les conditions d'accès au Maroc imposés par les autorités compétentes posent toujours problème. En effet, pour accéder au Royaume, les voyageurs doivent disposer d'un test PCR négatif de moins de 72h en plus du pass vaccinal. Une mesure qui a été rectifiée pour les voyages par voies maritimes après que les autorités compétentes ont mis comme conditions soit le pass vaccinal soit le PCR. Mais les voyages aériens sont toujours conditionnés aux deux documents. Plusieurs membres du comité scientifique anti-covid joint par Hespress Fr, ont recommandé de mettre en place soit le pass vaccinal ou le test PCR pour accéder au pays par voie aérienne, vu la situation épidémiologique qui est stable actuellement. Mais ils ont insisté sur le respect des mesures barrières pour éviter un rebond de la pandémie.