Face à la crise sanitaire mondiale causée par la pandémie de la covid-19, le secteur du tourisme est l'un des secteurs qui été le plus durement touché. Un an après le pic de la pandémie, l'activité est toujours autant détériorée au Maroc avec 2,5 millions d'arrivées contre une moyenne de 13 millions en temps normal. Alors que le Maroc a lancé l'opération Marhaba pour la saison estivale et encouragé les Marocains résidents à l'étranger à venir passer leurs vacances au royaume grâce à des réductions tarifaires importantes, les chiffres de l'activité des 9 premiers mois de 2021 restent très en deçà de la moyenne. Un peu plus de 2 millions de Marocains résidents à l'Etranger sont rentrés au Maroc entre janvier et septembre 2021 contre une moyenne de 5,9 millions par an, indiquent les chiffres de l'observatoire du tourisme. Quant aux touristes étrangers, ils étaient 540.000 à avoir passé leurs vacances au Maroc durant les 9 premiers mois de l'année contre une moyenne de 7 millions par an. A titre de comparaison entre 2019, soit une année avant la pandémie et 2021, une année après la vaccination et une machine rodée à faire face au virus, « près de 13 millions sont entrés au Maroc dont 7 millions d'internationaux et près de 6 millions de MRE. Cette année c'est le contraire qui s'est passé, les MRE ont été plus nombreux que les internationaux. Il y a eu un renversement de la situation », a déclaré à Hespress FR, Zoubir Bouhout, expert en tourisme et président du Conseil provincial du tourisme de Ouarzazate. Si l'Etat a pu quelque peu sauver la saison touristique après une année blanche en 2020, les résultats de toutes ces démarches restent pour le moins, insuffisantes. En termes de nuitées, les résultats de l'activité les chiffrent à 4 millions de nuitées pour les nationaux (MRE compris) et 1,7 million pour les internationaux pour un total général de 6 millions de nuitées. « Il est vrai que ces chiffres ne reflètent que les 9 premiers mois de l'année, mais une chose est certaine, nous l'avons bien senti cette baisse, il n'y a pas de doute », a-t-il affirmé. Cette baisse de l'activité touristique internationale s'explique principalement par les restrictions imposées aux voyageurs par les autorités marocaines, mais aussi à « l'instabilité » des situations sanitaires dans les pays de provenance des touristes. En outre, le « ce climat d'incertitude » n'a pas aidé à motiver les touristes étrangers à passer leurs vacances au Maroc « qui a été connu pour ses prises de décisions à la dernière minute, sans préavis », avance-t-il, notant le dernier exemple en date, avec le Royaume-Uni, l'Allemagne, la Russie. « Lorsque quelqu'un prévoit son voyage des mois à l'avance et qu'on lui annonce à la dernière minute des changements comme ça, il a automatiquement peur de rester bloqué », estime l'expert en tourisme. Dans les cas des touristes les plus motivés, « ils organisent leur voyage en faisant des escales. Par exemple, les Britanniques peuvent venir au Maroc en passant par un pays de la zone A comme l'Espagne, et ils n'auront à présenter que leur pass sanitaire, et s'ils viennent de France, ils auront à rajouter un test PCR puisque la France est passée à la liste B », fait remarquer Bouhout. Mais en réalité, peu de touristes osent faire ces escales en y préférant des vols directs, ce qui se traduit par une baisse des réservations et par conséquent des vols vers le Maroc. Ainsi, l'aéroport de Marrakech-Menara, censé desservir la ville touristique par excellence, a connu ces dernières semaines de baisses continues en termes de fréquentation et de vols. Sur ces deux derniers mois, l'aéroport est passé de 655 vols hebdomadaires à la mi-octobre à 516 vols dans la semaine du 15 au 21 novembre et encore une nouvelle baisse pour la semaine du 22 au 28 novembre avec 488 vols.