Les séparatistes Sahraouis du polisario n'ont pas digéré la reconnaissance par l'Espagne que la solution proposée par le Maroc pour le Sahara était la base pour signer la fin du conflit. Brahim Ghali, le chef de l'organisation séparatiste s'est dit « abandonné » par l'Espagne. Voici pourquoi Madrid avait des raisons de ne pas soutenir le polisario. Alors qu'il avait orchestré avec l'Algérie une grande opération de manipulation de l'Espagne en l'embarquant dans une affaire d'accueil en cachette et sous fausse identité, qui s'est transformée en grave crise diplomatique, Brahim Ghali a vu sa stratégie se retourner contre lui. Après un an de crise diplomatique entre Rabat et Madrid à la suite de l'accueil illégal de Brahim Ghali en Espagne pour soins de covid-19 (alors que d'autres membres du polisario souffrant des mêmes complications ont été abandonnés à leur sort dans les camps de Tindouf en Algérie, ndlr), l'Espagne a finalement apporté son soutien au plan de règlement du conflit autour du Sahara proposé par le Maroc. Si l'Algérie avait orchestré cette opération avec Madrid en utilisant Brahim Ghali pour créer une crise avec le Maroc, briser leur relation, et montrer que l'Espagne soutient les séparatistes sahraouis, cette affaire s'est finalement soldée à l'avantage du Maroc. Et dans les camps des séparatistes, cette nouvelle et leur plan tombé à l'eau a été une surprise, tout autant qu'à Alger qui rappelé son ambassadeur et tente de faire du chantage au gaz à l'Espagne maintenant que le Maroc compte un nouvel allié plus affirmé. L'Espagne s'est toujours déclarée comme un allié du Maroc dans le dossier du Sahara, mais n'a jamais fait suivir ses paroles par des actes. Elle avait gardé une position ambiguë en soignant ses relations avec les séparatistes également. « Il est évident que c'est un virage radical qu'on n'attend pas de la part d'un pays qui est (l'ancienne) puissance administrante » du Sahara, a déclaré Brahim Ghali dans un entretien publié par le quotidien El Mundo. « Ils nous ont abandonnés à notre sort en 1975 et 47 ans plus tard ils répètent la même chose », a ajouté le chef de la milice séparatiste. Dans les propos de Brahim Ghali, rapportés par El Mundo, il semblerait que le leader séparatiste ne soit pas « contre » l'Espagne, ancienne puissance coloniale au Sahara. Pourtant les Sahraouis ont combattu contre la colonisation espagnole qui a abouti au retour sous souveraineité marocaine en 1975. Et alors qu'il se dit être « abandonné » par l'Espagne, Brahim Ghali fait partie de ces Sahraouis qui ont été tentés de s'approprier le territoire du sud du Maroc tout juste libéré pour y créer leur propre république, grâce au financements algériens et libyens de l'époque de l'ancien dirigeant algérien Houari Boumédiène et Mouammar Kadhafi. Brahim Ghali qui entretient des relations cordiales avec l'Espagne, où il a été soigné en avril dernier sous une fausse identité avec entrée illégale grâce à la complicité de l'Algérie (à l'origine de la crise diplomatique avec le Maroc, ndlr), et où il a été reçu par le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, voue en réalité une haine sans pareille à l'Espagne et aux Espagnols. Plusieurs de ces victimes, dont des Sahraouis ayant la nationalité espagnole du temps de la colonisation, ont témoigné des exactions qu'il a commises contre les Espagnols. Une association de victimes Canarienne du polisario dénommée ACAVITE, a également porté plainte contre Brahim Ghali pour « meurtre » de pêcheurs espagnols. L'association Canariennes des victimes du terrorisme, accuse Brahim Ghali d'avoir organisé et ordonné le mitraillage, des assassinats, et des enlèvement collectifs, et d'être derrière des disparition d'équipages espagnols en mer entre 1973 jusqu'à fin 1986. Ces crimes visant des Espagnols ont été commis alors que l'Espagne était encore puissance administrante au Sahara et s'est poursuivie par les membres de l'organisation criminelle polisario. « Les victimes canariennes du terrorisme touchées par les attentats terroristes perpétrés par le dénommé Brahim Ghali ne veulent pas laisser passer en silence l'humiliation et le mépris que la présence (en Espagne) de cet assassin signifie pour les familles éplorées », avait écrit l'ACAVITE dans un communiqué lorsque le chef du polisario a été accueilli en cachette par l'Espagne en avril dernier. Autre victime de Brahim Ghali, Fadel Breika, un Sahraoui qui ne s'identifie pas au polisario et qui détient la nationalité espagnole, affirme avoir été détenu par le polisario, avec à sa tête Brahim Ghali, entre le 18 juin et 10 novembre 2019, et avoir été « torturé » par cette milice dans les camps de Tindouf en Algérie. Dahi Aguai, est un autre rescapé des bagnes du polisario, un Sahraoui né sous l'occupation espagnole. Sexagénaire, avait raconté son histoire au site d'information espagnol, La Razon. Emprisonné dans l'une des 5 prisons secrètes du polisario à Tindouf, a affirmé que le plan du front polisario et de l'Algérie en 1975 était « d'exterminer le peuple hispanophone et de le remplacer par des étrangers sans lien avec la cause sahraouie ou avec la terre », indiquant qu'eux mêmes sont étrangers à l'ancienne colonie espagnole. « J'ai été emprisonné et attaché des pieds et des mains par Brahim Ghali lui-même le 5 janvier 1975 alors qu'il était encore au Sahara espagnol », a-t-il affirmé, en ajoutant que le polisario a créé « des groupes d'extermination de masse pendant 45 ans », visant à exterminer les Sahraouis naturalisés espagnols et les Sahraouis qui ne voulaient pas rejoindre les camps du séparatisme. Leur plan était « d'exterminer ceux nés sous le drapeau espagnol et de supplanter leur identité par des Algériens originaires de Tindouf, de sorte qu'en cas d'indépendance, seuls les Algériens régneraient dans un Sahara indépendant », a-t-il soutenu. « Près d'un millier de victimes vivantes de ces atrocités peuvent (témoigner) aujourd'hui » des atrocités commises par les membres du polisario. Des mains ont été coupées, des hommes ont été démembrés et leurs restes jetés aux chiens, certains prisonniers ont été obligés de manger la chair de leurs voisins de cellules, a indiqué l'ancienne victime de Brahim Ghali. « L'Espagne a toujours défendu une solution dans le cadre de l'ONU sur la base des résolutions » des Nations Unies, a déclaré Brahim Ghali dans son interview à El Mundo. « Ce qui veut dire défendre l'autodétermination du peuple sahraoui pour terminer son processus de décolonisation. C'est pour cela que nous ne comprenons pas ce virage radical du gouvernement espagnol », a-t-il poursuivi. Pourtant c'est ce qu'a fait l'Espagne en appuyant la proposition d'autonomie du Maroc qui permettra au Sahraouis de vivre au Sahara et d'avoir leur propres structures et organes décisionnels. La solution prônée par le Maroc rempli toutes les demandes de l'ONU et a été appuyée par les Etats-Unis, la France et l'Allemagne ainsi qu'un grand nombre d'autres pays dans le monde. L'Espagne n'a pas choisi de confier la tutelle de tout un peuple à une organisation terroriste dont le chef est poursuivi pour « crimes de guerre », « torture », « enlèvement », « génocide », « viol », par des centaines de victimes et familles de victimes.