La Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc a appelé le ministère de la Santé à « assumer sa pleine responsabilité dans la vente des médicaments au marché noir, passés en contrebande dans le Royaume ou vendus sur internet, et qui s'installent dans les corps des Marocains menaçant leur santé ». Ainsi, la Confédération a révélé dans un communiqué l'arrestation par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), d'un « gang » actif dans la vente de médicaments de contrebande. La BNPJ a ainsi auditionné de nombreux prévenus dans cette affaire, notamment ceux qui vendent les médicaments sur internet, évoquant par la même occasion l'arrestation d'étrangers résidant au Maroc impliqués dans la vente de médicaments sur Internet. Dans ce sens, la Confédération des Syndicats des Pharmaciens du Maroc a souligné que cette opération sécuritaire a abouti à la saisie de quantités importantes de médicaments « Artotec » et « Cytotec » d'origine inconnue, dont la vente au niveau des pharmacies est interdite en vertu d'une précédente décision ministérielle remontant à plus de 3 ans, en raison de leur utilisation illégale dans l'avortement clandestin. La Confédération a précisé que cette opération s'inscrit « dans le cadre de son suivi du principe de respect du circuit légal des médicaments tel que requit par la loi 17-04 du code du médicament et de la pharmacie, et de sa coordination constante avec les services de sécurité de la cybercriminalité sur le phénomène de vente de médicaments via Internet au marché noir ». À cet égard, Mohamed Lahbabi, président de la Confédération des syndicats marocains des pharmaciens, a déclaré que « les pharmaciens ne doivent pas s'ingérer carrément dans cette affaire. Mais c'est au ministère de la Santé d'assumer sa responsabilité en ce qui concerne le contrebande de médicaments sur le marché noir, en exploitant ses inspecteurs dans la recherche de médicaments qui sont vendus illégalement sur les réseaux sociaux». Dans une déclaration à Hespress, le syndicaliste a expliqué que « ces médicaments sont soit contrefaits, périmés, mal conservés, ou utilisés en dehors de l'autorisation de mise sur le marché pour des fins criminelles. En plus des pilules hallucinogènes qui arrivent à travers les zones frontalières, ce qui nécessite l'intervention du ministère de la Santé pour contrôler ces mouvements». Le pharmacien a indiqué que « le ministère de la Santé est tenu de placer des inspecteurs dans les zones frontalières et les agences postales afin de contrôler les commandes passées via Internet qui entraîne l'entrée de médicaments interdits au Maroc », soulignant que « les médicaments saisis étaient auparavant commercialisés en pharmacie, mais le ministère de la Santé les a interdits après l'intervention de la Confédération en raison de son utilisation dans l'avortement, notamment par les mineures». Le président de la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc a conclu que « les médicaments interdits sur le territoire national sont amenés illégalement grâce aux technologies modernes à double prix, ce qui menace la santé des citoyens. Cependant, la coordination existante entre la confédération et la brigade de la PJ conduit à l'arrestation de ces gangs ».