La Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM) a saisi ce 18 août la directrice de la division du médicament et de la pharmacie au ministère de la Santé pour engager des poursuites à l'encontre d'un individu pour vente illégale du médicament Artotec sur Facebook. Dans son courrier dont EcoActu.ma détient une copie, la CSPM a pu constater qu'une personne commercialisait le médicament utilisé notamment dans les avortements. C'est justement ce détournement du médicament de son usage initial (problèmes articulaires et de rhumatisme) et les risques pour la santé des femmes qui l'utiliseraient pour avorter qui ont motivé la décision du retrait de l'Artotec du marché national. Par une Décision du 31 juillet 2018, le ministère de la Santé avait décidé de suspendre l'autorisation de mise sur le marché d'ARTOTEC 50MG /0,2 MG / Boite de 30 comprimés gastro-résistants et d'ARTOTEC 75MG /0,2 MG /Boite de 20 comprimés gastro-résistants. Ces deux spécialités contiennent du diclofénac qui appartient à la famille des anti-inflammatoires non stéroïdiens et le misoprostol, analogue de la prostaglandine indiqué dans le traitement de l'ulcère gastrique. Mais, un usage hors AMM a été rapporté en gynécologie-obstétrique notamment dans les IVG, le déclenchement du travail ou encore la préparation à la pose de stérilet. A l'époque, le laboratoire pharmaceutique qui produit ce médicament a procédé au rappel des lots. Dans son courrier, la CSPM constate que le médicament est vendu dans le marché noir et a communiqué les données de cet individu M. Z. impliqué dans cette vente illégale puisque la CSPM a passé une commande pour apporter les preuves des accusations qu'elle avance. La directrice de la division du médicament et de la pharmacie au ministère de la Santé est ainsi appelée à ouvrir rapidement une enquête et de mettre la lumière sur cette affaire. D'autant qu'un petit tour sur les réseaux sociaux fait par EcoActu.ma montre que la vente de ce médicaments se fait au grand jour.