« Le Maroc obtient de bons résultats en ce qui concerne le respect des normes internationales (Convention des Nations Unies contre la corruption) et les contrôles sur les liens du secteur privé avec l'armée et la défense », a indiqué Transparency International dans son indice GDI 2020 sur la Défense. Cela dit, des efforts sont à entamer pour lutter contre la corruption dans le domaine sécuritaire. Dans son indice 2020 sur l'intégrité de la défense du gouvernement (Government Defence Integrity Index – GDI), Transparency international – Défense et Sécurité avance que près des deux tiers des pays du monde, quelque 62%, sont confrontés à un risque élevé et critique de corruption dans leurs secteurs de la défense et de la sécurité. Les mauvais résultats obtenus par certains pays comme l'Algérie, l'Egypt ou encore le Maroc, reviennent à la faiblesse ou à l'inexistence de « garde-fous », contre la corruption dans le secteur de la défense, et sont donc plus susceptibles d'être confrontés à des conflits, à l'instabilité et à des violations des droits humains, explique Transaprency dans son rapport. Ainsi, selon les dernières données de l'indice, le Soudan, qui a subi récemment un coup d'Etat militaire, est arrivé en bas de l'indice avec un score de 5/100 tandis que la Nouvelle-Zélande, bon élève, est arrivée en tête avec un score de 85/100. Lutte contre la corruption dans le milieu de la défense : Le Maroc peut faire mieux L'indice GDI2020 se base sur cinq domaines de risques principaux pour évaluer les pays et les aider à prévenir la corruption dans le milieu de la défense. Il s'agit de l'élaboration des politiques, les finances, la gestion du personnel, les opérations militaires et les achats d'armes. Le GDI 2020 classe le pays dans la liste F-critique, avec en tête de liste l'Algérie, Angola, Azerbaijan, Bahreïn, Burkina Faso, Cameroun, Egypte, Iran, Irak, Jordanie, Maroc, Birmanie, Oman, Qatar, Arabie saoudite, Soudan du Sud, Soudan, Venezuela. La collecte des données sur le Maroc a ainsi été réalisée entre juillet 2018 et septembre 2019. Dans le volet politique, le pays a reçu un score de 11/100, finances, 22/100, personnel 8/100, opérationnel 0/100, et achats 9/100. Il est indiqué également dans l'indice que le Royaume n'a exporté aucune arme durant la période de l'étude, mais il a toutefois importé de chez les Etats-Unis, la France, l'Italie, l'Allemagne et le Royaume-Uni. La Nouvelle-Zélande en bonne élève Dans son classement, le GDI a élaboré un tableau pour classer les pays, de A (score 100-83) à F (score 16-0), selon les degrés de risques de corruption dans le milieu de défense de leur pays. Les pays figurant dans la liste A ont donc un garde-fou robuste contre la corruption, B robuste uniquement, C modeste, D, faible, E très faible, et F critique. Selon le classement GDI2020, la Nouvelle-Zélande figure dans la bande A comme étant le pays le plus protégé contre la corruption dans le milieu de la défense, suivi par la Belgique (80/100), l'Allemagne (78/100), la Lettonie (75/100), Pays-Bas (83/100), Norvège (85/100), Suisse (83/100), Taiwan 79, Royaume-Uni (84/100), qui figurent dans la catégorie B dont le score est compris entre 82-67. Dans la liste C (score 66-50), figure, l'Australie, Bosnie-Herzégovine, Brésil, Canada, Colombien, Danemark, Estonie, Finlande, France, Inde, Israel, Italie, Japon, Lituanie, Macédoine du Nord, Philippines, Pologne, Singapour, Afrique du Sud, Corée du Sud, Espagne Suède, Etats-Unis, tandis que la Russie figure dans la liste D, avec la Serbie, le Portugal, l'Arménie, le Chili, le Kosovo, etc. Les conclusions du GDI devraient tirer la sonnette d'alarme au sein des gouvernements du monde entier, d'autant plus que les dépenses militaires mondiales ont augmenté à quelque 2.000 milliards de dollars par an, alimentant l'ampleur et les possibilités d'abus, s'inquiète Transparency International.