L'indice de perception de la corruption (IPC) au titre de 2020 montre que le Maroc a perdu 6 places au classement mondial par rapport à l'année 2019, se positionnant ainsi au 80è rang dans une liste de 180 pays. L'IPC est basé sur différentes enquêtes effectuées par des agences internationales pour établir un score et un classement des pays sur une échelle de corruption et de déficit de la transparence. Ces évaluations d'experts visent à mesurer la corruption du secteur public en attribuant à chaque pays un score allant de 0 (fortement corrompu) à 100 (très peu corrompu). Dans le cas du Maroc 7 enquêtes différentes ont été réalisées en 2020. Ainsi, tel que communiqué par Transparency Maroc, lors d'une conférence de presse jeudi, le suivi de la situation de l'indice de perception de la corruption montre que le Maroc persiste à occuper une place qui peut être considérée comme une zone de corruption chronique et que sur les 4 dernières années le pays est dans une tendance à l'aggravation – ce qui est corroboré par les résultats d'autres enquêtes (comme Le baromètre mondial de la corruption). En 2020, le classement du Maroc s'est détérioré de six places et un point par rapport à 2019, avec un score de 40 sur 100, et est classé 86 sur 180 pays. La signification de cette stagnation (2 points et 7 positions perdus en 2019), est l'absence de la part de l'Etat de signes et d'une volonté de lutter sérieusement contre la corruption, estime Transparency Maroc. Photo Mounir Mehimdate Selon l'Association, la sortie du Maroc de la corruption endémique nécessitera que l'Etat marocain engage effectivement des mesures de lutte contre la corruption, ce qui suppose de manifester une volonté politique réelle non limitée aux discours, par notamment : – Mettre en œuvre de manière effective la stratégie nationale de lutte contre la corruption – Faire aboutir la loi de l'instance nationale de probité et de lutte contre la corruption, en lui assurant l'indépendance, les moyens et les possibilités de l'investigation – Adopter une loi sur le conflit d'intérêt et la mettre en œuvre pour stopper la manifestation des conflits d'intérêt observés tous les jours notamment au niveau des marchés publics – Réviser la loi et assurer une protection effective des témoins et des dénonciateurs de la corruption – Incriminer l'enrichissement illicite dans le cadre des principes fondamentaux énoncés par la loi – Réformer les lois sur la déclaration du patrimoine et les mettre en œuvre. Les Emirats arabes unis, bon élève du monde arabe Au niveau mondial, les résultats de l'Indice de perception 2020, révèlent que le Danemark et Nouvelle Zélande continuent d'occuper les premiers rangs avec un score de 88, alors que les scores les plus faibles sont attribués à la Syrie (14), le Sud Soudan et la Somalie (12). Pour le monde arabe, les Emirats arabes unis continuent d'enregistrer les meilleurs scores, (21ème), suivis par le Qatar (30ème), alors que le bas du classement dans cette zone compte l'Irak se trouve à la 160è position et la Syrie (178è). La Jordanie (60è) et la Tunisie (69è) font mieux que le Maroc, qui devance l'Algérie et l'Egypte respectivement 104è et 117è.