Aucun pays n'en est exempt selon Transparency International La corruption systémique a progressé dans le monde en 2016 et le Maroc ne fait pas exception. L'ONG Transparency International a publié mercredi son indice de la perception de la corruption (IPC). Le Maroc est toujours en mauvaise posture en occupant la 90ème place sur 176 pays avec un score de 37 sur 100. Le Royaume partage la même place que d'autres pays, à savoir la Colombie, l'Indonésie ou encore le Libéria. Notons que dans l'IPC 2015, le Royaume occupait la 88ème position sur un total de 168 pays. Dans la région Mena, le Maroc arrive loin derrière plusieurs pays, à savoir les Emirats Arabes Unis (24è), le Qatar (31è), la Jordanie (57è), l'Arabie Saoudite (62è), Oman (64è), le Bahreïn (70è), le Koweït (75è), et la Tunisie (75è). Toutefois, le Maroc devance l'Algérie qui occupe la 108ème place dans le classement mondial. Dans son rapport, l'ONG note que 69% des 176 pays figurant dans l'Indice de perception de la corruption 2016 enregistrent une note inférieure à 50, sur une échelle allant de 0 (où le pays est perçu comme très corrompu) à 100 (où le pays est perçu comme très peu corrompu). Au niveau mondial, sans grande surprise, les pays nordiques occupent le haut du podium. Le Danemark et la Nouvelle-Zélande sont les pays les moins corrompus. Ils obtiennent les meilleurs résultats avec une note de 90. Ils sont suivis de la Finlande et la Suède. Commentant ce classement, Transparency International fait remarquer qu'aucun pays n'est exempt de corruption. Les pays en haut du classement partagent les mêmes caractéristiques : un gouvernement transparent, la liberté de la presse, la garantie des libertés civiles et des systèmes judiciaires indépendants. Pour la dixième année consécutive, la Somalie est le pays le moins performant de l'indice, où elle enregistre cette année une note de 10 seulement. Le Soudan du Sud est en avant-dernière position avec une note de 11, précédé de la Corée du Nord (12) et de la Syrie (13). Les pays en bas du classement se caractérisent par une impunité généralisée dans les affaires de corruption, une mauvaise gouvernance et des institutions faibles. Par ailleurs, il faut signaler que la chute la plus importante dans le classement est celle du Qatar, qui perd 10 points et se retrouve à la 31e place. Cette lourde chute est principalement due aux accusations de corruption autour de l'attribution de l'organisation de la Coupe du monde de football 2022 ainsi que les rapports de violations des droits humains pour les travailleurs migrants. Comment lutter efficacement contre ce fléau Transparency International estime qu'il ne suffit pas d'apporter des corrections techniques aux lois luttant spécifiquement contre la corruption. «Ce qu'il est urgent de faire, ce sont de profondes réformes systémiques qui compensent le déséquilibre croissant du pouvoir et des richesses en habilitant les citoyens à mettre fin à l'impunité généralisée de la corruption, à demander des comptes aux puissants et à avoir véritablement leur mot à dire dans les décisions qui affectent leur vie quotidienne», recommande l'ONG internationale. Ces réformes doivent ainsi inclure la divulgation par le biais de registres publics du nom des propriétaires d'entreprises, ainsi que des sanctions pour les facilitateurs professionnels qui se rendent complices de transferts transfrontaliers de flux d'argent obtenu de manière frauduleuse.