En Algérie, l'accord sécuritaire conclu entre le Maroc et Israël provoque des inquiétudes et une peur à peine dissimulée. Aussi bien la presse que les officiels algériens se disent « visés » par cet accord militaire qualifié d' »historique » en Israël, et le ton de la presse, a sensiblement changé. La presse algérienne a fait ses choux gras de la conclusion de l'accord bilatéral entre le royaume et l'état hébreu au lendemain de la première journée de visite du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, au Maroc. Alors que les médias algériens ont toujours fanfaronné de leur supposée menace de faire la guerre contre le Maroc tandis que le Royaume a toujours rejeté l'option militaire contre le voisin, cette fois-ci, après cet accord, le ton semble avoir changé. Les autorités algériennes et la presse s'inquiètent fortement de l'alliance israélo-marocaine qui s'est officialisée avec les Accords d'Abraham, en estimant que cette alliance est dirigée contre l'Algérie. Aujourd'hui, elles tentent de faire patte blanche en niant leur intention de faire la guerre au Maroc. Les relations entre Rabat et Tel Aviv ne datent pas d'hier ni des Accords d'Abraham et les liens diplomatiques entre les deux pays existaient déjà plus près de 30 ans. En outre, les liens entre le Maroc et sa communauté juive ont toujours été cultivés et protégés dans les deux sens. Actuellement, la communauté juive marocaine est la deuxième plus importante en Israël. Seulement pour le lexique du pouvoir algérien, toute nouvelle est bonne à exploiter pour alimenter la haine contre le Royaume et cette idée de « menace extérieure ». Pour le quotidien El Watan, le Maroc « introduit le loup dans la bergerie et ouvre grandes les portes de l'insécurité, la sienne et celle de ses voisins ». « Les ennemis se mobilisent de plus en plus pour porter atteinte à l'Algérie » qui est « visée » par cette visite au Maroc, a déclaré Salah Goudjil, deuxième personnage de l'Etat algérien, cité par l'agence officielle APS. « Aujourd'hui, les choses sont claires avec la visite du ministre de la Défense de l'entité sioniste au Maroc », a-t-il ajouté, en signalant la visite du chef de la diplomatie israélienne en août, Yair Lapid qui, selon lui avait « menacé l'Algérie à partir du Maroc ». Et de s'offusquer, « il n'y a eu aucune réaction du gouvernement marocain », semblant oublier que les déclarations du ministre n'engagent que lui et son pays. Le Maroc en effet, n'a pas réagi aux propos tenus par le ministre israélien des Affaires Etrangères, et dans un contexte d'attaques multiformes en provenance de l'Algérie à l'encontre du Maroc ces 12 derniers mois, il semblerait que ces propos soient résolument vrais. Si l'Algérie s'estime visée par l'accord conclu entre le Maroc et Israël, pour plusieurs observateurs, elle est actuellement la cause de cette situation de dégradation des relations avec le Royaume. Cette dernière année, l'Algérie a multiplié ses actes hostiles envers son voisin, notamment avec des interviews du président algérien Abdelmadjid Tebboune accordées à des médias étrangers dans lesquels il s'est attaqué au Maroc et à la sacralité de sa cause nationale et en répétant des fakes news que même sa presse nationale a relevées. L'Algérie a organisé au moins deux exercices militaires, des démonstrations de forces visant à simuler une guerre, en choisissant les frontières avec le Maroc, le président Tebboune a interdit aux entreprises algériennes de travailler avec les entreprises marocaines et les a sommées de rompre leurs associations. L'Algérie a organisé le blocage du passage d'El Guerguerat par les milices du polisario, elle a refusé l'aide proposée par le Maroc lors des incendies en Kabylie et l'a même accusé d'en être responsable sans apporter de preuves. C'est aussi l'Algérie qui forcé manu militari de pauvres agriculteurs dans une région frontalière à arracher leurs dattiers. Toujours l'Algérie qui a continué d'attaquer le Maroc sur sa souveraineté nationale sur le Sahara via le polisario en n'acceptant pas la critique sur ses propres mouvements séparatistes. C'est en Algérie qu'anciens militaires et actuels responsables politique ont appelé à commettre des actes terroristes au Maroc. Encore l'Algérie qui n'a pas répondu à la proposition du Roi Mohammed VI de régler tous les différents et de trouver des solutions aux problème qui séparent les deux pays, et qui a refusé de rouvrir les frontières fermées depuis 1994. L'Algérie a même nommé un émissaire spécial pour la dossier du Sahara au sein de son gouvernement, toujours pour menacer l'intégrité territoriale du Maroc. Et enfin, l'Algérie a récemment refusé de renouveler le contrat sur le Gazoduc (GME) qui livrait du gaz à l'Europe via le Maroc et c'est encore l'Algérie qui a rompu unilatéralement les relations diplomatiques avec le Maroc et a annoncé qu'il s'agissait d'une décision permanente, refusant toute médiation. En dépit de toute cette escalade et de la rupture des relations diplomatique et de toute communication, l'Algérie continue de se mêler des affaires intérieures d'un autre pays et commente son actualité. Ses jérémiades concernent en plus, un acte souverain. Dans un article intitulé « accord militaire avec Israël : les faux calculs du Maroc », le journal électronique TSA, a commenté cet accord en estimant que le « schéma semble avoir été ficelé dès la conclusion des accords de normalisation, à l'automne 2020 ». « Ce qu'il n'a pas fait avec l'Egypte et la Jordanie en 43 ans et 27 ans de relations respectivement, Israël le fait avec le Maroc après seulement 11 mois de reconnaissance mutuelle », s'étonne le journal. « Ce genre d'accords suppose l'existence d'une menace ou d'un ennemi commun. C'est indéniablement l'Algérie qui est perçue comme telle dans ce cas de figure et ni le Maroc ni Israël n'ont cherché à le cacher », a-t-il ajouté, en estimant qu'il faudrait avoir « honte » d'avoir un allié « aussi peu fréquentable qu'Israël. Ces déclarations interviennent au moment où les responsables algériens et encore moins l'armée algérienne, n'ont jamais eu le moindre mal à parler du Maroc comme pays « ennemi », ont armé et financé une organisation terroriste comme le polisario pour menacer l'intégrité territoriale du Maroc, et ont refusé toutes les initiatives de paix du Maroc.