Un an après la reprise des relations entre les deux pays, ce déplacement a acté le renforcement de leur coopération sécuritaire. Mais il a également déchaîné de mauvaises passions chez le voisin algérien. Le ministre israélien de la défense, Benny Gantz, s'est envolé, mardi 24 novembre, au soir pour le Maroc, une première visite visant à renforcer la coopération sécuritaire entre les deux pays, un an après la reprise de leur relation. Un déplacement qui a fait beaucoup d'encre, surtout en Algérie. Le pays est visé : C'est l'histoire que les relais du régime ont mise en ballade. Le Maroc et Israël ont fait un pas spectaculaire l'un vers l'autre. Les deux pays ont conclu un accord-cadre de coopération sécuritaire «sans précédent», qui lance formellement la coopération sécuritaire «sous tous ses aspects» entre les deux pays, face aux «menaces et défis dans la région», selon la partie israélienne. «Il s'agit d'une chose très importante qui nous permettra aussi d'échanger nos opinions, de lancer des projets conjoints et favorisera les exportations israéliennes jusqu'ici», a souligné M. Gantz. En Algérie, cette visite a provoqué des réactions surréalistes. Un pays qui, rappelons-le, prône comme principes immuables l'«abstention de toute ingérence ou intervention dans les affaires intérieures d'un autre Etat», l'«abstention de réaliser des actes ou des menaces d'agression, ou de recourir à la force contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique d'un pays» et «le règlement de tous les différends internationaux par des moyens pacifiques, conformément à la Charte des Nations unies». La campagne qu'Alger a menée contre l'admission d'Israël en tant que membre observateur de l'Union africaine (UA) a connu un échec retentissant. C'est un frappant signe des temps que les loups se croient tenus de se déguiser en bergers et que les boutefeux algériens se donnent pour les gens les plus pacifiques du monde, et imputent à autrui les mauvaises pensées dont on les soupçonne. Aujourd'hui, pour souffleter son voisin qu'on accuse de tous les maux, on est obligé de se servir d'une branche d'olivier (et de quelques déclarations complotistes). L'Algérie prétend s'abstenir d'intervenir dans les affaires des autres car elle ne souhaite pas que d'autres pays viennent s'immiscer dans les siennes. Cette vérité n'a plus aucun fondement. L'exemple de TSA Algérie est frappant. Le site a interrogé Abdelouahab Benzaïm, un «sénateur» FLN sur la visite de M. Gantz, lequel a déclaré que «le Maroc s'est déclaré aujourd'hui ennemi de l'Algérie. Je l'ai dit par le passé et je le redis maintenant, aujourd'hui, chaque marocain qui se présente à nous, a deux casquettes, israélienne et marocaine». Le député ne s'arrête pas à ce propos : «Nous sommes face à un ennemi qui se déclare comme tel. C'est sur cette base que nous devons nous comporter avec lui», a-t-il dit, «en réitérant son appel pour l'instauration d'un visa aux Marocains», note TSA. Pour lui, «le Maroc se considère comme un allié stratégique de la défense sioniste et d'Israël». «Nous devons prendre des précautions et nous préparer. Des plans maléfiques peuvent survenir des frontières et du Maroc, Nous devons nous préparer à tous les scénarios possibles», a-t-il affirmé. «Le Maroc est un ennemi qui a mis en place tous les scénarios pour atteindre et faire du mal à son voisin, l'Algérie», a-t-il encore accusé, dans des réactions qui démontrent la situation catastrophique algérienne actuelle. Washington, qui a reconnu la pleine souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, a réitéré le soutien appuyé des Etats-Unis au Maroc sur cette question, un événement qui a provoqué un électrochoc en Algérie. La rencontre entre les diplomates américain et marocain est intervenue deux jours avant la première visite à Rabat du ministre israélien de la Défense Benny Gantz. Antony Blinken et Nasser Bourita ont ainsi discuté de «l'approfondissement des relations entre le Maroc et Israël», à l'approche du premier anniversaire de leur rapprochement, le 22 décembre. La presse algérienne aux gages du régime donne écho à des préjugés d'un autre âge, incompatibles avec les idées modernes, avec les tendances du moment. Mais la réalité impeccable est là : quelle que soit la valeur du principe des nationalités, il ne saurait servir de règle exclusive à la politique, ni d'excuse à aucune entreprise pour se prononcer sur les politiques intérieures du Maroc. La politique que recommande Rabat est cette politique réaliste, realpolitik ̧ qui se glorifie de n'être ni doctrinaire, ni sentimentale, ni arbitraire, qui se défie également de tous les systèmes, de tous les dogmes éculés et de toutes les variétés du don-quichottisme trompeur que manie, justement, le pouvoir algérien. Le Maroc compte avec l'honneur et avec la morale, il a boudé l'école de Machiavel. La paix doit être pacifique, les ressentiments et les défiances ne doivent pas en compromettre pas les avantages et la durée.