L'Algérie a affirmé que sa décision de suspendre ses relations diplomatiques avec le Maroc était « définitive » et « irréversible » et a mis en garde les pays arabes qui voudraient faire la médiation. Avec cette nouvelle donne, l'Algérie creuse un peu plus le fossé qui la sépare des autres nations. La décision surprise de rupture de relations diplomatiques avec le Maroc est intervenue le 25 août, en accusant Rabat d'être « hostile » envers Alger, et cela, au lendemain d'une main tendue officielle du Roi Mohammed VI pour tenter d'améliorer les relations et rouvrir les frontières entre les deux pays, ainsi qu'une proposition de mise à disposition par Rabat de deux Canadairs pour éteindre les feux qui ont ravagé la Kabylie. Au pied du mur La nouvelle avait été accueillie avec grand regret dans le monde et des appels à la non escalade avaient été lancés notamment par le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, qui avait invité les deux pays « à trouver un moyen d'aller de l'avant vers le rétablissement de leurs relations, et d'œuvrer pour la paix et la stabilité dans la région » après ce geste hautement révélateur des intentions d'Alger envers Rabat. Depuis des pays se sont proposés pour faire la médiation entre l'Algérie et le Maroc, et la question devait également être posée au niveau régional et continental. Mais, en marge de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères et même pendant des réunions consultatives avant cette réunion, l'Algérie à mis un point d'honneur à montrer qu'elle campait sur ses positions, refusant ainsi toute réconciliation. Et pour cause, après le discours royal à l'occasion des 22 ans de la Fête du Trône, où le Roi Mohammed VI a consacré la moitié de son adresse à la nation à l'Algérie et aux Algériens où il a comparé les deux pays à des frères jumeaux et a rappelé avec beaucoup d'humilité et de bienveillance son engagement à trouver une solution à tous les possibles sujets de discorde, les dirigeants algériens étaient au pied du mur. Devant l'opinion publique et devant la communauté internationale qui appelle depuis des années au rétablissement des bonnes relations entre les deux poids lourds du Maghreb, le jeu d'Alger allait être découvert si l'invitation du Roi était refusée. C'est ainsi qu'il fallait « inventer » de fausses accusations et des prétextes douteux pour refuser, et la seule solution possible dans ce cas était extrême, puisque le Maroc ne cesse d'appeler au dialogue depuis 2008 et cela, en dépit des agressions quasi quotidiennes d'Alger envers l'intégrité territoriale du Maroc en soutenant et nourrissant les idées séparatistes d'un groupe armé. Vendredi soir, le ministère des Affaires Etrangères algérien, dirigé par Ramtane Lamamra, rappelé au service et qui a été prié de faire bouger ce ministère, a publié une réponse incendiaire à tous ceux qui voudraient être les messagers de la paix. « La question de la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc n'est pas et ne sera pas à l'ordre du jour de la réunion ministérielle, et que la décision de rompre les relations diplomatiques ne fera pas l'objet d'une discussion ou d'une délibération. C'est une décision souveraine, définitive et irréversible », a déclaré le ministre algérien. Avec ce virage hors normes et invraisemblable, la diplomatie algérienne prend effectivement le chemin de l'Iran comme l'avait suggéré le chef de la diplomatie israélienne qui avait affirmé avoir trouvé des relations entre l'Algérie et l'Iran. L'Algérie accuse le Maroc au lieu d'Israël Cette prise de position catégorique envers un voisin démontre en effet non seulement la haine vouée au Maroc, d'où cette hostilité historique entretenue par une organisation terroriste séparatiste visant à déstabiliser le Maroc, mais c'est que l'Algérie creuse elle-même sa tombe et continue de s'isoler sur la scène internationale encore une fois alors que l'idée de départ d'Abdelmadjid Tebboune, le président algérien, était de replacer Alger dans le concert des nations. Dans ses justifications saugrenues, que le Maroc a rejetées en les qualifiant de « prétextes fallacieux » voire « absurdes », le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra a reproché, au Maroc, d'avoir permis à « l'ennemi historique » de l'Algérie (en référence à Israël) de faire des « déclarations hostiles » contre l'Algérie à partir de son territoire. Le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid qui était en visite officielle au Maroc le 12 août avait exprimé les « inquiétudes » de son pays et du Maroc au sujet du « rôle joué par l'Algérie dans la région, son rapprochement avec l'Iran et la campagne qu'elle a menée contre l'admission d'Israël en tant que membre observateur de l'Union africaine ». L'Algérie qui voue une haine sans pareille à Israël, a sauté au plafond lorsque le Maroc a rétabli ses relations diplomatiques avec l'Etat hébreu. Alger qui n'est pas concernée par cette décision souveraine du Maroc, s'est pourtant senti visé et menacé par cette nouvelle étant donné sa position hostile vis à vis de Tel Aviv. Mais cette décision reste celle du Maroc et n'engage que lui, ce que l'Algérie ne semble pas comprendre. Cet événement est certainement la raison principale de la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays car, jusqu'ici Alger n'a apporté que de vaines excuses pour justifier son geste, largement critiqué par la communauté internationale et spécialement par les pays arabes qui ne veulent pas de division. Et alors que l'Algérie se mêle des affaires qui ne la concernent pas (la reprise diplomatique entre le Maroc et Israël), elle estime que le Maroc a tenté de déstabiliser l'unité de sa population en soutenant la cause Kabyle qui plaide pour son autodétermination, lors d'une note orale distribuée par le représentant permanent du Maroc aux Nations Unies, Omar Hilale. L'Algérie a « longtemps privilégié les valeurs de fraternité, de bon voisinage, de non-ingérence dans les affaires intérieures » s'est défendu le chef de la diplomatie algérienne, pourtant, face à ce seul et unique geste du Maroc en soutien aux Kabyles, ce sont 45 ans d'ingérences algériennes dans les affaires marocaines, 45 ans non seulement de soutien officiel aux séparatistes sahraouis du polisario, mais aussi de guerres lancées contre le Maroc, des milliards de dollars dépensés pour armer ces milices, les nourrir et tenter de soudoyer des certains et lobbies pour les faire adhérer à cette thèse montée de toutes pièces par Alger. L'Algérie « observé la retenue face aux hostilités marocaines répétées » a encore ajouté Ramtane Lamamra (sans pouvoir un quelconque exemple) s'attribuant ce mérite qui revient au Maroc qui, a subi depuis presque 50 ans les provocations algériennes répétées et a respecté le principe de non ingérence jusqu'au bout, en se refusant de s'exprimer sur la santé du président Bouteflika, sur l'illégitimité du président Abdelmadjid Tebboune, sur la situation du Hirak en Algérie, celle des droits de l'Homme, et bien d'autres sujets.