La Chine, au-devant des Nations du monde et par la voix de son président Xi Jinping, s'est engagée à cesser de financer des projets de charbon particulièrement ceux de ses centrales thermiques. La Chine, faut-il le rappeler est le plus pollueur avec 9,8 millions de tonnes de CO2 émises en grande partie dues à l'exportation de biens de consommation et à sa forte dépendance au charbon. Cela étant la question qui taraude les esprits des militants de l'environnement dans notre pays, est toute de convoitise quant à l'idée : est-ce que cela ne devrait pas inciter le Royaume à faire de même. En effet, le dernier projet en date au Maroc, quant à cela, la centrale thermique à charbon de Nador, d'une capacité de 1.320 MW, doit être mis en service en cette fin d'année. Elle figure parmi les principaux et plus grands projets de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE), aux côtés de la centrale à charbon dit "propre" de Safi. L'investissement estimé pour la centrale de Nador, qui a consisté en la construction de deux unités à charbon de 660 MW chacune, était estimé au départ d'environ 23 milliards de DH (2,6 milliards de dollars). On associe volontiers le projet presque ficelé de la centrale thermique de Nador, au mégaprojet Nador West Med, le futur port marocain de transbordement à quais pétrolier, gazier et charbonnier érigé dans la baie de Betoya, située au niveau de l'estuaire de l'oued Kert, à 30 km à l'ouest de la ville de Nador. Pour le militant Mohamed Benata, Ingénieur agronome, Dr en Géographie, Président de l'ESCO, membre fondateur de l'ECOLOMAN et fervent défenseur de l'environnement il se désole sur les impacts que pourrait avoir "ce fléau" qu'est ce combustible fossile, le charbon. La politique du « faites ce que je dis pas ce que je fais » Aussi dit-il à Hespress.fr « Malgré les engagements pris par le Maroc dans le cadre de l'Accord de Paris, lors de la COP 22 de Marrakech et autres, nos autorités continuent de développer de nouvelles centrales électriques à base de charbon, combustible le plus polluant, malgré tous les traitements pour le rendre plus propre. Pourtant le Royaume veut bien se placer en tant que leader dans les énergies renouvelables, la lutte contre le changement climatique... et en dépit de tout cela, on constate que la politique en ce sens est loin de se conformer à la réalité du terrain, au regard de la réalisation de tels projets ». Et Mohamed Benata de poursuivre, « On, déclare que nous nous engageons à abandonner les fossiles, mais malheureusement on se retrouve toujours à vouloir réaliser de nouveaux projets dans ce sens avec des investissements allant dans le cadre des énergies fossiles, ce qui va à l'encontre des politiques de banques de financement. Ce sont là, des contradictions qui nous coûtent notre avenir environnemental. Un avenir qui se dessinerait en énergies renouvelables plus propres et qui restent très compétitives par rapport au pétrole, au charbon et autres combustibles fossiles. Notre interlocuteur souligne, « En effet, rien qu'investir dans l'énergie solaire comme le photovoltaïque pourrait conduire à l'autosuffisance et on pourrait même exporter, et ce, sans compter sur les autres énergies, éolienne, hydraulique, etc. Le Maroc ne manque pas de ressources naturelles au renouvellement assez rapide pour qu'elles puissent être considérées comme inépuisables dans l'espace et le temps. Pourquoi fait-on alors, marche arrière ? » Et le militant de l'environnement de conclure. Aujourd'hui l'heure est à l'abandon de ces matières polluantes, d'ailleurs même la Chine s'engage d'ici une trentaine d'années (2050) à ne plus utiliser le moindre gramme de charbon pour son électricité. Je trouve que c'est une décision courageuse, que l'on devrait prendre en considération et en exemple. Le Maroc est riche de ses éléments naturels de substitution, pourquoi ne pas les exploiter et en profiter. Le charbon dans la demande nationale est en forte augmentation ces dernières années alors qu'il semble pourtant en déclin final dans la plupart des régions du monde et notamment en Chine dont près de 58 % de son électricité provient des 1 058 centrales thermiques au charbon, soit près de la moitié du total mondial. Notre Royaume, heureusement pour son électricité, s'en remet à la diversité. Il compte sur ses barrages pour ce faire avec 11 centrales hydroélectriques, ses 8 centrales thermiques dont quatre à charbon, 2 combinées, et 2 au gaz naturel ainsi que sur ses deux centrales solaires et sur ses quatre parcs éoliens. Le Royaume qui ne produit plus ni, n'extrait de charbon s'approvisionne en la matière, essentiellement auprès des Etats-Unis (près de 60% de ses importations), la Russie, l'Afrique du Sud et la Pologne se partageant le reste.