Un grand engouement pour la promotion des énergies renouvelables se fait sentir depuis quelque temps au Maroc. L'intérêt qu'il porte au développement de ces énergies procède de sa volonté de réduire sa dépendance des ressources énergétiques fossiles et de contribuer à l'effort international de lutte contre les changements climatiques. Le Maroc a été ainsi parmi les premiers pays du continent à engager une stratégie de promotion des énergies renouvelables notamment solaire et éolienne qui lui permettra à moyen terme de diversifier ses sources d'énergie, avec l'objectif ultime de s'affranchir de la dépendance vis-à-vis des sources conventionnelles d'énergies. A travers son plan de développement des énergies vertes, le Maroc aspire à porter la part de sa capacité électrique installée à partir d'énergies renouvelables (éolien, solaire, hydraulique) à 42 pc à l'horizon 2020. Dans le cadre de ce plan ambitieux, deux initiatives majeures ont été lancées, à savoir le Plan solaire d'un investissement de 70 milliards de dirhams (MMDH) et le Programme éolien (31,5 MMDH) qui doivent permettre ensemble au Maroc d'économiser 2,5 millions de tonnes équivalent pétrole en combustible fossile, soit 10 MMDH de dépense annuelle. Le Plan solaire, qui prévoit la réalisation de cinq centrales d'une puissance totale 2000 MW, permettra d'économiser à lui seul 1 million de tonne équivalent pétrole en combustible fossile par an. De même, la mise en valeur du potentiel solaire 20.000 MW (3.000 heures d'ensoleillement par an), permettra au Royaume de préserver son patrimoine naturel en réduisant ses émissions de gaz à effet de sert de 3,7 millions de tonnes. Le Maroc nourrit aussi une grande ambition pour son Programme éolien et envisage de construire cinq nouveaux parcs éoliens d'ici 2020 en vue de porter sa puissance électrique installée d'origine éolienne de 280 mégawatts à 2.000 mégawatts en 10 ans. Le Plan éolien semble promis à un bel avenir grâce à des conditions climatiques et géographiques idéales qui font que le Maroc dispose d'un potentiel de l'ordre de 6.000 MW en particulier le long des zones côtières. Le Maroc, qui importe 15 à 20 pc de son électricité d'Espagne, compte aussi renforcer la contribution de l'hydro-électricité dans son bouquet énergétique à travers la construction deux centrales hydrauliques de nouvelle génération d'une puissance de 550 MW. Ces deux stations, qui nécessiteront un investissement de 4,5 MMDH, viendront renforcer le réseau hydroélectrique du Royaume qui compte 26 centrales d'une puissance totale de 1.256 MW. Dans le cadre de la diversification de ses sources énergétiques, le Maroc s'est également fixé pour objectif de tirer le meilleur parti des biomasses non-forestières qui présentent un potentiel de production d'énergie estimé à 950 MW. Le Maroc a fait le choix judicieux de se tourner vers les énergies renouvelables et d'opter pour un nouveau modèle de croissance basé sur les énergies propres. Cette nouvelle approche lui offre de vastes opportunités de générer des richesses et d'améliorer les conditions de vie des populations à travers l'émergence de nouveaux métiers liés à l'essor de l'économie verte. Or, bien qu'il soit parmi les pays à faibles émissions de gaz à effet de serre au monde, le Maroc oeuvre tant que peut à développer des sources d'énergie alternatives contribuant ainsi, à son niveau, à l'effort international de lutte contre le réchauffement climatique. Au Maroc, la dégradation de l'environnement coûte plus de 10 MMDH par an, une facture très élevée pour un pays qui se bat tant que mal pour éradiquer la pauvreté. Le lourd tribu que paie le Maroc et l'importance de ses efforts pour une économie verte sont-ils suffisamment pris en compte par la communauté internationale ? La détermination du Royaume à développer les énergies propres incitera-t-elle les pays les plus industrialisés à lui emboiter le pas ? Difficile de se prononcer mais une chose est sûre, 2012 constitue une belle occasion pour les pays les plus polluants de faire un geste envers la planète d'autant plus qu'elle est proclamée par l'ONU «année des énergies propres pour tous».