Au moins 1,9 million de Marocains, soit 5,4 % de la population, deviendront des déplacés du climat d'ici 2050, estime la Banque mondiale, indiquant que le changement climatique va augmenter le phénomène que migration au Maroc dans les années à venir. Dans le dernier rapport Groundswell de la Banque mondiale, plus de 216 millions de personnes pourraient être contraintes de migrer à l'intérieur de leur pays d'ici à 2050, et ce, dans six régions » dont le Maroc. Des milliers de Marocains deviendront des migrants dans leur propre pays, a indiqué le rapport qui place la région de l'Afrique du nord parmi les régions les plus exposées à ce phénomène qui devrait prendre de l'ampleur des années à venir à cause du changement climatique. Le rapport de Banque mondiale estime que trois centres urbains connaitront le plus de pression migratoire, il s'agira de l'axe Casablanca -Rabat et de Tanger et une migration accrue au niveau de la région d'Agadir (menacée par la sécheresse, ndlr), et dans les autres pays du voisinage, la pression sera tournée vers leur capitale, à savoir Alger, Tunis, Tripoli et Le Caire. Le document précise 3 scénarios possibles et estime qu' »il est urgent de mener une action concertée intégrant les enjeux du climat, des migrations et du développement si nous voulons ralentir le rythme du déplacement de millions de personnes à l'avenir ». Le principal motif des migrations sera l'eau, les perturbations liées à sa disponibilité et ce phénomène entrainera un flux migratoire des régions côtières et intérieures où les pénuries d'eau seront les plus fortes. La Banque mondiale prévoit par ailleurs un « ralentissant la croissance démographique dans les foyers d'émigration le long de la côte nord-est de la Tunisie, de la côte nord-ouest de l'Algérie, dans l'ouest et le sud du Maroc ainsi que sur les contreforts de l'Atlas central », toutes des région qui subissent déjà le stress hydrique. « Au Maroc par exemple, les villes côtières en expansion devront mettre en œuvre une planification urbaine résiliente et inclusive, qui tienne compte des risques climatiques et de leurs impacts sur les secteurs économiques clés et les infrastructures urbaines », propose le rapport. Dans le scénario le plus noir, il s'agira d'une migration de 5,4 % de la population totale du Maroc, soit 1,5 million de personnes. Dans une perspective moins désastreuse et seulement si le royaume entame la réduction des émissions, met en œuvre un développement écologique, résilient et inclusif, les estimations tombent à 1,5 million (4,0 % de la population totale). Enfin, dans le cas où le Maroc met en œuvre tous les moyens possibles pour être le plus respectueux du climat, les projections baissent à 1,3% de la population avec une migration de 0,5 millions de Marocains. « Les mesures d'adaptation seront toujours aussi importantes pour les secteurs sensibles au climat, notamment l'agriculture, étant donné son importance pour les moyens de subsistance et l'emploi dans la région », a expliqué le document Pour le cas du Maroc, la gestion et le développement intégrés des ressources en eau « seront essentiels » ainsi que « les efforts visant à assurer une croissance économique à faible émission de carbone et résiliente ».