C'est une lapalissade, la vitesse sur nos routes, déjà peu propices à une circulation fluide, tue et est la principale cause d'accidents graves et mortels. Histoire de mener la vie dure aux chauffards adeptes de la chose, nos bons décideurs, pour y pallier, n'ont trouvé de meilleurs recours dans les agglomérations que les radars qui remplissent bien des caisses et la mise en place de ralentisseurs. Ces derniers, allant de la chicane, au cassis en passant par le rond-point, les bandes sonores, les plateaux élevés et autre dos-d'âne trapézoïdal, etc. Rien à rechigner tant que c'est fait dans les règles. Mais à dire vrai, la réalité est autre, car de cette panoplie, rares sont les ralentisseurs de cette catégorie disponibles sur notre asphalte. On peut le dire tout haut, aux nids-de-poule de nos chemins carrossables jadis, viennent s'ajouter désormais dans le paysage bitumeux de nos agglomérations, ces fameux dos-d'âne à titre de ralentisseurs qui, dans bien des cas, ne sont généralement pas du goût des automobilistes et autres camionneurs... et usagers. Donc, à y creuser un peu plus, quoique le terme ne soit pas au cassis, mais à l'élévation, et en y cassant quelques amortisseurs, même posés par les meilleurs des aménageurs de la voirie, nos ralentisseurs sont pour la plupart, illégaux et pour le moins inadaptés, tant bien même, ils sont posés par l'autorité. Mis à part quelques rares ouvrages dans quelques villes comme d'exemple à Rabat, bon nombre ne sont assortis d'aucun panneau de signalisation. Pire, quelques malins du coin au sens de l'initiative bien développé, retroussent leurs manches pour induire la chaussée du plus dur des bétons afin de permettre aux bambins du voisinage de taper de tout leur soûl dans le ballon et caresser ainsi des rêves de footballeur. Cette situation interroge quant à la légalité de tels ouvrages, car à titre de chicanes et dos-d'âne ce sont plutôt des« bosses de chameaux » qui fleurissent çà et là. Et si nos communes, urbaines ou rurales font, semble-t-il, de la lutte contre la vitesse, ce facteur aggravant, leur cheval de bataille, c'est donc tout à leur honneur, quand on sait, que celle-ci, est responsable de la majorité des morts sur nos routes. Aussi s'équiper à chacun son dos-d'âne, pour les communaux est un combat en ce sens, où il consiste à réglementer les routes et rues de leurs collectivités par la mise en place, sans contrainte aucune, de différents dispositifs de ralentissement. Une faisabilité de la chose, dont ils sont souverains. Et vas-y que poussent à tirelarigot des ralentisseurs -et le terme est conciliant- de plus en plus sur nos routes et rues, ainsi que des dos d'âne, chicanes et en de très rares endroits, des coussins berlinois en guise de solutions adoptées pour casser la vitesse d'automobilistes peu scrupuleux envers un environnement routier qu'ils auront emprunté le temps d'un passage. De tels types d'ouvrages de dispositifs ont des avantages économiques, car sans frais de maintenance et peu coûteux à leurs réalisations. Cependant, pour que leur efficacité soit réelle, ils se doivent d'être conformes à la réglementation et adaptés à nos bitumes, ce qui n'est pas forcément le cas. En effet, si sur les grands axes et les voies principales, certaines communes s'y conforment, force est de constater hélas, que sur la majorité des rues et autres voies des villes et villages, le ralentisseur, vous en conviendrez, réglementation lacunaire aidant, est chaotiquement mis en œuvre. Par ailleurs, anarchiquement dans certains espaces routiers, l'initiative d'un tel ouvrage est laissée aux bons soins des riverains qui disposent à loisir de la liberté d'une mise en place ou non de dos d'âne (aucune autre forme de dispositif n'est utilisée). Du coup on se retrouve avec du n'importe quoi. La bosse transversale sur la voie n'est qu'un amoncellement de béton tout juste bon pour casser suspensions et mécaniques des véhicules forçant son passage. On est en droit de s'interroger sur ce qu'il sera si l'on venait à légiférer sur un quelconque incident ou accident dont cette bosse sortie de nulle part est responsable. On peut également se demander si ces dos-d'âne sont homologués par les autorités de tutelle et de la ville dont la responsabilité pénale en tant que gestionnaires de la voirie publique, est engagée. La mise en place de ces dispositifs ralentisseurs en cas de problème ou de non-conformité peut leur en coûter cher juridiquement dès lors que dans le cas échéant, un citoyen convaincu de ses droits s'en remet à la justice. Les dos-d'âne et autres ralentisseurs sont des alternatives à la vitesse et aux chauffards en ce sens où son accident de terrain dans le but de faire ralentir est supposé être conforme à la réglementation en vigueur dans le Royaume et internationale. Ils ne sont pas faits pour interdire la circulation sur certaines voies (taxis refusant de passer par des rues à dos d'âne) ou réserver un espace de jeu à des gamins. Il faut savoir légiférer l'usage de la route à bon escient et harmoniser sa praticabilité.