Face à une troisième vague de l'épidémie de la Covid-19 qui frappe l'Algérie de plein fouet, les Algériens et Algériennes s'organisent tant bien que mal pour se prendre en mains, vu que le régime qui brille de par son inertie se les lave justement, créant ainsi, une situation chaotique comme jamais auparavant dans l'histoire du pays. En effet, l'Algérie fait face à une flambée de la pandémie de Dame Covid depuis début juillet, ce qui a provoqué une hausse vertigineuse du nombre de décès et des contaminations. Cela prend des proportions inquiétantes en Algérie, d'autant plus que les hôpitaux du pays qui souffrent devant l'afflux quotidien de malades en augmentation exponentielle, en plus des pénuries d'oxygène et des capacités d'accueil saturées, sont plus que dépassés, ce qui a provoqué la saturation des services Covid des établissements hospitaliers publics déstructurés et privés du strict minimum. Force est de constater que la situation sanitaire en Algérie est des plus sombres pour ainsi dire. Mais bien plus que cela, ce qui inquiète les autorités du pays, c'est cet élan de solidarité extraordinaire dont font preuve les Algériennes et Algériens depuis plusieurs semaines, et qui fait tant peur à un régime dépassé et qui s'obstine à ne pas prendre les décisions adéquates. En effet, des plateformes de la diaspora algérienne de financements participatifs jusqu'aux appels aux dons, massivement circulent sur les réseaux sociaux. Les Algériens font preuve d'une participation citoyenne exceptionnelle pour venir en aide aux patients contaminés, gravement atteints par Dame Covid. Oxygène médical, moyens de protection, ambulances médicalisées, matériel médical, financements participatifs, les Algériens de l'étranger comme ceux de l'intérieur du pays consentent sans rechigner à de nombreux sacrifices afin de soulager leur pays d'une troisième vague qui pourrait être fatale au pays. Ce sens de civisme populaire consenti massivement effraye plus que jamais, le régime algérien. Cette solidarité citoyenne a dévoilé sans aucun doute l'absence de l'Etat, notamment dans certaines régions névralgiques comme la Kabylie. A Tizi-Ouzou ou Béjaia, alors que l'Etat n'a même pas été capable d'acheminer convenablement de l'oxygène médical aux centres de soins et hôpitaux publics, les donateurs privés s'attellent à le fournir à leurs concitoyens et aux hôpitaux publics. La diaspora algérienne à l'étranger a financé l'acquisition de 4 stations de production d'oxygène médical. Des bienfaiteurs beaucoup plus efficaces que l'Etat algérien qui s'obstine à leur mettre des bâtons dans les roues. Un acteur privé, en Algérie a fait mieux que l'ensemble des institutions de l'Etat algérien en offrant 22 générateurs d'oxygène à plusieurs wilayas du pays, Ain-Temouchent, Tipaza, Alger, Tizi-Ouzou, Bouira, Béjaïa, Sétif, Skikda, Oum El Bouaghi, Khenchela, EL Meghaier, Djelfa et Bechar. Mais au-delà de l'humiliation subie par Abdelmadjid au nom imprononçable & Co, c'est la transgression politique qui préoccupe le régime algérien. Le peuple algérien est en train de démontrer au monde sa capacité à l'autogestion et notamment en Kabylie où la forte diaspora algérienne à l'étranger originaire de cette région a fait parvenir des millions d'euros en un laps temps aux populations, prouvant ainsi l'inutilité d'un système politique moribond qui pourtant est à la gouvernance de l'Algérie. Cela terrifie les capos d'Alger. Et pour cause, on peut y voir sans se tromper une menace pour ces derniers. En effet, cette forme d'auto-organisation collective peut être transposée sur le plan politique et aboutir à l'édification d'un mouvement de protestation local voire national dont le pouvoir algérien à tout à craindre en raison de ses capacités à promouvoir l'autonomie citoyenne hors des carcans de l'Etat vieillissant à Alger. Mais, le régime kaki, pour tuer cette perspective politique aura vite fait de trouver la parade à cette croisade, en lui imposant un cadre restrictif et un processus de contrôle dans le seul but de réhabiliter ses propres institutions qui ont été mises sur la touche par une population mûre et capable de s'auto-diriger. Il s'en est pris à cette dynamique citoyenne avec un dispositif restrictif qu'il a imposé à l'encontre des donateurs qui envoient des aides médicales d'urgence comme les concentrateurs d'oxygène médical. Pour ce faire, l'Ambassade d'Algérie en France a annoncé vendredi que ces opérations de solidarité et de dons initiées par les membres de la diaspora algérienne, sont désormais soumises à des autorisations étatiques en Algérie. Du jamais vu ! L'Etat veut tout contrôler, ou tout détourner à son propre profit c'est un "way of life" on l'a vu avec l'aide de l'UE aux populations sahraouies détournées au profit du régime. La générosité citoyenne est sous l'emprise de l'Etat et nul autre organisme qui relève de la société civile n'est apte à en découdre. Pire les autorités algériennes imposent aux donateurs de remettre tous leurs dons et aides collectées à... la Pharmacie centrale (PCH), seule et unique destinataire de dons. Faut savoir que la PCH, est une institution rongée par la corruption et les dysfonctionnements qui a été ébranlée par un immense scandale de détournements de fonds publics liés. On l'imagine ces mesures ont suscité une vague d'indignation sur les réseaux sociaux en Algérie. De cette initiative, non singulière, dirions-nous, les dirigeants algériens veulent tout bonnement dynamiter la dynamique citoyenne et détourner cet élan de générosité qui démontre au quotidien la faillite sur tous les plans du régime algérien.